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«Le frère Luc était un saint homme, philanthrope et universel»
Publié dans El Watan le 08 - 04 - 2018


Entretien réalisé par K. Smail
Vous allez déclamer des poèmes…
Michael Lonsdale : Non, je ne déclame pas. C'est fini la déclamation. Ce fut un temps…(Il mime les joutes poétiques, envolées lyriques pour dire que c'est obsolète avec ironie). C'est fini cela. On «cause» très rapide maintenant (rires).
Alors ce sont des lectures…
Oui, ce sont des lectures de poèmes, des textes de Victor Hugo et George Sand. Et surtout de Victor Hugo. Des gens qui ont été vraiment préoccupés par la nature (préservation de l'environnement immédiat).
Ils étaient écologistes avant l'heure…
George Sand avait sauvé la forêt de Fontainebleau (ville située au sud-est de Paris) qui était destinée à être rasée. Pour construire des maisons. Alors il a écrit à Stendhal et Victor Hugo en leur disant : «Ecoutez ! Envoyez une lettre au président de la République pour faire arrêter ça, suspendre cette décision…» Et bien ça été fait. On l'a écoutée. Grâce à George Sand.
Patrick Scheyder (pianiste) :
Cela fait dix ans qu'on travaille sur ce concept intitulé «Des hommes et des jardins» qu'on appelle d'une façon un peu vague
«biodiversité». C'est-à-dire toutes choses sur la surface de la terre, les végétaux, les animaux, les hommes, sont liées. Donc, on défend cela. Mais comme on n'est ni jardinier ni scientifique, nous utilisons l'art comme moyen de défense de la nature.
D'une façon générale, nous nous produisons dans des jardins, des parcs… Comme par exemple, le jardin d'Essai, ici à Alger. Ce serait tout à fait ce genre de lieu adéquat où l'on joue. On s'est produit dans une cinquantaine de villes…
Michael Lonsdale :
J'ai été stupéfait quand j'ai appris que Charles Trénet (grand chanteur) avait une terrasse. Et il y a mis des fleurs en plastique (rire).
Vous avez la main verte…
Oh, oui (indécis). Mais je n'ai pas beaucoup de choses à entretenir, à soigner… J'ai deux pots de géraniums sur le rebord de la fenêtre de la cuisine.
Un jour, heureusement que j'étais absent, il y a eu un vent terrible. Et un des deux pots est tombé depuis le quatrième étage. Heureusement, qu'il n'y avait personne en bas. Là, je ne peux plus mettre de géraniums. Sinon il faudrait les surveiller, les rentrer…
Vous allez vous produire à la basilique Notre-Dame d'Afrique, un lieu symbolique…
C'est formidable et magnifique de se produire dans un tel endroit. Il y a quelque chose qui y flotte. Il y a une présence. Tout de suite en entrant, on est…
Apaisé…
Oui, parfaitement. C'est cela.
Le rôle du frère Luc — l'un des huit moines de Tibhirine morts assassinés en 1996 — que vous incarnez dans le film Des Hommes et des dieux de Xavier Beauvois, était-il lourd à porter ?
Le frère Luc était un saint homme. C'est-à-dire, finalement, il aimait son prochain. Il soignait les gens aussi différents les uns que les autres. Il le dit même dans le texte. C'est un homme universel. C'est un philanthrope.
Il aime le genre humain. Et il a accompli ce que le Christ a demandé. Il n'y a pas plus grand amour que de donner sa vie pour ce qu'on aime.
Le frère Luc soignait les gens au nom de Dieu et d'autres l'ont assassiné au nom de Dieu…
Et bien oui. C'est difficile de pardonner. Mais il faut pardonner.
Le frère Luc n'est pas mort pour rien…
Il a donné sa vie. Comme il le dit dans le film Des Hommes et des dieux de Xavier Beauvois : «Moi, je reste là (à Tibhirine) parce que je préfère rester avec eux (la population).» C'était un bonheur que de camper le rôle du frère Luc. Et puis, c'était l'occasion d'improviser un peu…
L'éloquente scène avec l'actrice Sabrina Ouazani…
J'ai un peu improvisé avec la petite Algérienne. A un moment, Xavier (Beauvois), le réalisateur, est venu me voir et m'a confié : «Je ne suis pas content de ce que j'ai écrit. Tu ne pourrais pas improviser un peu.» Je lui ai répondu que je pourrais toujours essayer, mais je ne garantis rien (rire). Bon alors, on installe tout et puis moteur, action ! La petite ( Sabrina Ouazani) commence : «Oui, mon père veut me marier avec un homme que je ne connais pas…
C'est quoi l'amour ?» Et quand elle demande : «Et toi, tu as aimé dans ta vie ?» Il (frère Luc) avouera que oui. Alors, tout cela, je l'ai improvisé. Mais c'est venu comme ça. Il y avait du vrai dans ce que je disais.
Le film Des Hommes et des dieux est une œuvre utile. Pour que nul n'oublie…
Le film parle avec force de quelque chose que je respecte et que je souhaite en effet. La générosité, l'écoute du prochain…Et puis la grâce de chaque être humain. Chaque être humain est un trésor. Alors, le trésor va être bousculé (rire). C'est la vie.
Justement, vous allez vous rendre au monastère de Tibhirine pour vous recueillir et honorer la mémoire des huit moines assassinés…
Oui, absolument. C'est drôle, parce que le premier plan dans le film Des Hommes et des dieux est sur le frère Luc. Il se promène dans le cimetière. Et on voit les tombes des pères qui étaient morts. Il y aura de l'émotion. Cela va être très spécial.
Votre message…
Je répète souvent cela : «Si vous n'êtes pas comme des enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume.» (rire)
Patrick Scheyder (pianiste) :
On a créé un peu le jardin comme prototype de lieu d'entente et de concorde des cultures. Et aussi un espace de réflexion sur la biodiversité des cultures humaines. Les différences sont de grandes richesses. Il s'agit de tolérance entre les cultures.
Le jardin, c'est la base, un lieu de vie commune. Une base d'harmonie aussi. Et Tibhirine veut dire «les jardins» en tamazight. Tout un symbole, un signe…
Dans le film Des Hommes et des dieux de Xavier Beauvois, il n'y a pas que la foi. Je le souligne souvent et c'est important,
Michael Lonsdale a vécu 10 ans au Maroc. Entre 10 et 20 ans. Il sait de quoi il parle. Il incarne le personnage du frère Luc pour différentes raisons.


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