Le dispositif de soutien aux sinistrés du séisme de 1980, qui devait aboutir à l'éradication totale des 18 000 constructions préfabriquées, peine à démarrer une année après son lancement par le gouvernement. Décidé il y a une année suite aux émeutes qui avaient secoué la région en avril 2008, celui-ci n'a pas suscité l'engouement des concernés qui ont vite déchanté après une longue attente. Ces derniers se plaignent notamment de la gestion bureaucratique du dossier et de l'insignifiance de l'aide accordée à cette opération. Rappelons que la mesure du gouvernement prévoit l'octroi d'une aide de 70 millions de centimes à chaque famille concernée pour la construction d'une nouvelle habitation en lieu et place de celle en préfabriqué. L'aide en question est débloquée en trois tranches selon l'avancement des travaux. Le bilan des autorités conforte cet « échec ». A la fin février dernier, il n'y avait que 300 dossiers déposés au niveau des commissions de daïra, parmi lesquels 280 ont pu être validés par la commission de wilaya. Le même constat est valable pour le crédit bancaire de deux millions de dinars avec un taux bonifié de 2%. Là aussi, les dossiers déposés au niveau de l'agence CNEP ne dépassent pas la trentaine. En somme, l'opération n'a pas connu l'engouement souhaité, dès lors que les principaux concernés ou leurs représentants n'ont jamais été associés à la décision du gouvernement, selon des membres de la coordination de cités en préfabriqué. Celle-ci n'a pas cessé d'ailleurs d'appeler à une intervention du premier magistrat du pays, en vain. Les sinistrés jugent « nettement insuffisant » le soutien de l'Etat qui ne permet guère, selon leurs dires, la réalisation d'une nouvelle habitation. Ils dénoncent également les conditions draconiennes de la commission de wilaya, comme l'obligation de démolir leur ancienne construction une fois les travaux achevés. De plus, ils estiment être dans l'impossibilité de satisfaire aux exigences de la banque CNEP, dans la mesure où, disent-ils, la plupart sont soit des retraités, soit des travailleurs à faible revenu. Nous avons tenté hier d'en savoir plus sur cette situation, mais ni le secrétaire général de la wilaya ni le directeur de l'urbanisme et de la construction n'ont daigné nous recevoir pour nous éclairer.