Le comité de suivi de l'état des détenus sahraouis en grève de la faim dans les geôles marocaines s'est dit « préoccupé » de leur état de santé, a rapporté hier l'agence de presse sahraouie SPS. L'état de santé des sept détenus en grève de la faim depuis 15 jours dans la prison de Sale ainsi que ceux de la prison de Tiznit est « alarmant et critique », a souligné la même source, qui a enregistré des cas d'évanouissement et d'hypertension du fait de la grève. L'état de santé des détenus grévistes de la faim « qui s'est beaucoup détérioré est entré dans une phase critique, notamment pour le groupe des sept », a relevé la même source. Les autres prisonniers en grève de la faim dans la prison de Tiznit poursuivent leur action pour le 12e jour consécutif, a ajouté la même source, tout en soulignant « la dégradation » de leur état de santé. Familles désunies Mais cela ne semble pas inquiéter outre mesure l'administration pénitentiaire marocaine qui reste « indifférente à l'égard de la grève des prisonniers sahraouis malgré le diagnostic médical attestant l'état critique de certains d'entre eux ». Toujours au chapitre de la répression marocaine, le Croissant-Rouge sahraoui (CRS) a dénoncé le blocage par les autorités marocaines d'une initiative du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), devant permettre à des milliers de familles sahraouies de se retrouver après plus de trente-cinq ans de séparation, a rapporté hier l'agence sahraouie SPS. Le président du CRS, Mouhoubeini Yahia, a dénoncé « l'intransigeance marocaine à vouloir imposer de nouveaux critères non inclus dans les accords signés entre les deux parties en 2004 », considérant ces agissements de tentatives tendant à « priver des milliers de familles sahraouies d'une opportunité de retrouver les leurs après plus de 35 années de séparation », indique SPS. M. Bouhoubeini a réclamé la reprise immédiate de ces visites et appelé les autorités marocaines à « lever les obstacles et permettre au HCR d'accomplir sa noble mission humanitaire sans interférence et sans chantage », ajoute l'agence de presse sahraouie. Piloté par le HCR, ce programme a permis depuis en 2004, à 10 500 personnes de retrouver les leurs, alors que 31 000 autres sont toujours sur la liste d'attente, souligne l'agence.