Plusieurs services du Centre anticancer (CAC) de Draâ Ben Khedda, à 10 km à l'ouest du chef-lieu de la wilaya, ont été ouverts jeudi 31 janvier par le professeur Abbès Ziri, directeur de la santé et de la population, en compagnie de son staff médical, de spécialistes en cancérologie, de techniciens de la santé, de paramédicaux et autres personnels chargés de la gestion de la structure, ainsi que des animateurs de l'association El Fedjr de lutte contre le cancer. Cet hôpital est appelé dorénavant Centre de lutte contre le cancer (CLCC). L'ouverture de ses services a donné lieu à deux séances de chimiothérapie sur deux patients, à savoir un homme atteint du cancer de la prostate et une femme atteinte du cancer du sein. Inscrit depuis 2011 par le ministère de la Santé, ce centre, un joyau architectural réalisé par des entreprises algériennes et une autre portugaise, a connu beaucoup de problèmes ayant entraîné un sérieux retard dans sa réalisation. «Il y a une année, dira le Pr Ziri, le taux de réalisation était de 50%, mais grâce aux efforts des pouvoirs publics aux niveaux local et central, qui ont pu régler l'ensemble des problèmes, principalement ceux d'ordre financier, en débloquant une somme faramineuse pour cet ouvrage, un des rares existant au niveau national, avec une grande technologie, que ce soit en matière d'engineering ou de transfert de savoir-faire, ce taux a été amélioré». Le centre, qui va connaître une ouverture graduelle de tous ses services, est doté également d'un système dit HVAC (chauffage, ventilation et climatisation) pour le refroidissement des appareils ou des produits médicaux de ce bijou architectural, conçu en R+1 sur une assiette de plus de 36 000 m2 et une surface de cinq hectares. Cette réalisation intervient au moment où la wilaya de Tizi Ouzou enregistrait un taux annuel de 1200 cas de cancers, un taux qui était auparavant de pas moins de 1500 cas/an, selon le DSP. Avec l'ouverture graduelle de l'ensemble des services de cette structure, il y aura une prise en charge de toutes les chirurgies d'oncologie dans leur globalité, aussi bien pour les malades de la wilaya que des autres régions du pays (chirurgie viscérale, urologique, gynéco-obstétrique, carcinologique, thoracique, etc.). Des équipes de spécialistes sont ici présentes, ainsi que celle du service de l'Anapath, a rappelé le Pr Ziri. Dorénavant, précise-t-il, en matière de chimiothérapie, le malade est pris en charge en moins d'une semaine, avec l'ouverture du service de l'hôpital de jour, et avec le transfert du service d'oncologie du Pr Sedkaoui, la prise en charge se déroulera dans d'excellentes conditions. D'une capacité de 140 lits, l'hôpital a coûté à l'Etat 9,7 milliards de dinars, rien qu'en matière de réalisation et d'équipements, détaillera le DSP, expliquant que les pouvoirs publics ont également dégagé une enveloppe supplémentaire de 1,1 milliard de dinars pour l'acquisition d'autres équipements de pointe (trois grandes caméras et autres équipements) qui permettront à ce centre d'être une référence après sa livraison globale d'ici fin mai prochain, suivant les délais contractuels. Le service de radiothérapie, un maillon manquant dans la prise en charge des malades dans la wilaya, est donc opérationnel, a annoncé, jeudi dernier, le Pr Ziri, en présence de Mme Ali Smaïl, représentante avec sa délégation du ministère de la Santé. Il se compose de trois accélérateurs de haute définition, d'un scanner de simulation, désormais opérationnels depuis jeudi dernier, avec les équipes du Dr Benzidane, chef de service du CLCC, en compagnie des professeurs Sedkaoui, Yebderi, de l'urologie, Abrous, de la gynécologie obstétrique, etc., des services qui vont s'ouvrir de façon graduelle en concertation avec les équipes du CPMC (Centre Pierre et Marie Curie) d'Alger. Le Pr Ziri a annoncé que le transfert des malades vers le CLCC de Draâ Ben Khedda, qui répond aux normes internationales et où un secrétariat médical est en place, désormais, à la disposition des malades, pour commencer à recevoir, en des temps record, des demandes de radiothérapie. En visitant les chambres d'hospitalisation, le DSP fera remarquer qu'une partie de l'équipement manquant sera livrée dans les tout prochains jours, tandis que la deuxième partie sera acquise dans les mois à venir. Les six chambres d'hospitalisation (individuelles) sont dotées de placards, salles de bains, toilettes et appareils TV. Le CLCC compte cinq jeunes physiciens formés par le CPMC, à leur tête Mlle Aït Chikh, qui sont prêts à travailler, en attendant l'arrivée de cinq autres, avec sept médecins spécialistes en radiothérapie, ce qui imprimera une parfaite cadence à la prise en charge de tous les malades, notera le Pr Ziri, ajoutant avoir envoyé 18 manipulateurs en imagerie médicale au centre anticancer (CAC) de Annaba, avec lequel on s'est entendus pour l'établissement d'un programme d'initiation et de manipulation à ce genre d'appareils (accélérateurs). Après une formation d'experts en Angleterre et l'installation au CLCC du scanner de simulation, une IRM, pour laquelle une cagnotte est disponible, va être acquise le mois prochain, a rappelé le Pr Ziri, ajoutant que la structure sanitaire est équipée de deux groupes électrogènes de 1600 KVA chacun, autrement dit plus de 3000 KVA, au lieu de 2400, comme c'est courant dans ce domaine, précise M. Aberkane de l'entreprise réalisatrice, en sous-traitance avec les Portugais. Avec l'arrivée de l'étranger d'un formateur, prévue pour lundi prochain (4 février) et la mise en service d'une 3e machine, la capacité de traitement du centre atteindra les 150 malades /jour, ce qui soulagera grandement le CMPC, submergé quotidiennement par la forte demande. Le CLCC, qui compte un hôpital de jour pour 60 malades au quotidien, aura vu finir l'étage supérieur, réservé à l'hospitalisation des malades, après son équipement (portes, fenêtres, etc.) à partir de la mi-février et que doit assurer l'entreprise portugaise au bout d'une ou deux semaines. Ensuite, le service d'oncologie de l'hôpital Balloua (Redjaouna), souffrant de l'exiguïté de ses lieux, sera transféré au centre de Draâ Ben Khedda. Concernant la maintenance, le problème est pris en charge par le ministère de tutelle, avec une garantie de trois années, un contrat de formation, de pièces de rechange, des stocks, une mise à niveau, etc. Pour leur financement, il y aura la contribuera du «Fonds du cancer» qui a existé de tout temps, selon Mme Ali Smaïl. Le centre anticancer de Draâ Ben Khedda est animé par un personnel de 200 personnes, à leur tête le Dr Benzidane et Mlle Aït Chikh. Le Pr Ziri a indiqué par ailleurs qu'un bienfaiteur lui a demandé de mettre à sa disposition un terrain à proximité du centre en vue d'y réaliser un espace (hôtel) pour servir aux familles de malades venant de loin pour passer la nuit éventuellement. «Nous avons eu l'accord de principe du chef de daïra de Draâ Ben Khedda, ici présent. Il reste à contacter ledit donateur pour la réalisation de cet espace, en mitoyenneté avec le CLCC et j'espère que cette louable initiative ne tardera pas à se concrétiser.»