Le centre-ville de la commune de Naciria (45 km à l'est de Boumerdès) ne reflète pas son rang de chef-lieu de daïra. Le décor qui s'offre aux yeux des visiteurs ne donne pas l'envie d'y revenir. Rien n'est fait et ne se fait dans les normes. Les quelques bâtisses qui y ont été construites au lendemain de l'Indépendance ont complètement défiguré le charme d'antan de l'ancien village colonial. Les locaux commerciaux érigés à l'entrée et à la sortie de la ville s'apparentent à des bidonvilles. Conçus en R+1, les blocs les abritant ont été réalisés sans aucune étude au préalable. Le cadre de vie y est vraiment dégradé et le triste décor causé par l'attentat de janvier 2008 reste toujours intact. Les alentours du siège du commissariat sont systématiquement barricadés. La décision portant le transfert du siège dudit commissariat vers un autre endroit plus sécurisé et adéquat ne s'est pas traduit en actes. Les luttes d'intérêts qui rongent l'assemblée élue depuis son installation en décembre 2007 semble être la seule préoccupation des responsables, à tous les niveaux de la hiérarchie. L'anarchie et la saleté s'emparent de tous les coins et recoins du chef-lieu. Les 580 chômeurs qui ont été recrutés récemment dans le cadre du dispositif de formation et d'insertion (CFI) n'ont pas été d'une grande utilité pour la collectivité et n'ont pas été répartis en fonction des besoins de chaque secteur et chaque agglomération. L'APC trouve du mal à gérer ce dossier et placer ceux qui en ont bénéficié. « Nous avons demandé 40 postes, mais l'Anem nous a exigé plus, et actuellement nous sommes de tout temps harcelés par les demandeurs », nous dira un responsable local qui revendique en guise de solution de relancer la zone d'activité. Mais, les problèmes ne se limitent pas qu'à cela. Les artères de la ville subissent une dégradation tous azimuts. L'opération d'aménagement urbain, lancée en début de l'année écoulée, n'est pas encore achevée. L'enveloppe financière dégagée par la DUC de la wilaya n'a permis d'aménager qu'une partie du rond-point. Les autres ruelles de la ville sont dans un état déplorable. De même que pour certains quartiers et cités résidentielles, tels que la Cité nouvelle et le quartier dit la Cave qui n'ont bénéficié d'aucun projet visant à améliorer le cadre de vie de ceux qui y habitent. Les constructions illicites et les petites baraques poussent comme des champignons dans tous les coins. L'arrêt de bus est en passe de devenir un marché des adeptes de l'informel. Les lois devant régir la vie des citoyens au sein de la cité sont de tout temps foulées aux pieds. La propreté et l'amélioration du cadre de vie des habitants semblent devenues la dernière préoccupation des élus. Les espaces verts ou de détente n'existent plus. Le seul coin de repos dont dispose cette localité est fermé, au grand dam de la population.