La lutte engagée par les services sanitaires contre cette maladie s'avère très difficile dans la wilaya de Aïn Defla. En dépit de la stratégie mise en place par les pouvoirs publics pour lutter contre la tuberculose, cette maladie continue à se propager dans la wilaya de Aïn Defla, selon des sources du secteur de la santé au niveau local. Pour enseigne, la wilaya de Aïn Defla dispose de 4 unités de contrôle des maladies tuberculeuses et respiratoires (UCMTR), implantées à El Attaf, Aïn Defla, Miliana et Khemis Miliana. Dans cette dernière commune, l'unité implantée au niveau du site Essalem prend en charge les populations de la zone sud-est de la wilaya, soit celles de 11 communes. Cette unité, où l'on délivre également les certificats de phtisiologie, reçoit parfois jusqu'à 80 patients par jour, nous affirme-t-on sur place. Selon nos sources, la maladie progresse dans cette partie de la wilaya où, en trois années, le nombre de malades est passé de 240 à 260 (pulmonaires et extrapulmonaires). A l'échelle de la wilaya, le nombre de malades sous traitement enregistré en 2009 est de l'ordre de 607, pulmonaires et extrapulmonaires, indiquent les responsables du service de la prévention. Ce sont les personnes, dont l'âge varie entre 25 et 34 ans, qui sont les plus touchées par le bacille de Koch, dont une grande proportion de sujets mâles. Parmi les personnes atteintes figurent quelques enfants. La lutte engagée par les services sanitaires contre cette maladie s'avère très difficile dans la wilaya de Aïn Defla, où l'exode rural engendré par les années de terrorisme a eu des répercussions néfastes sur la santé des populations (promiscuité, malnutrition…). A cela s'ajoute l'ignorance qui pousse de nombreux malades à ne pas poursuivre leur traitement. Ainsi, les cas de rechute viennent compliquer davantage le programme de lutte contre ce fléau. De plus, explique une source médicale, des contraintes matérielles découragent les malades souvent démunis, qui résident pour la plupart dans des douars enclavés. Ces derniers doivent se rendre à l'EPH du chef-lieu de wilaya, munis de prélèvements effectués dans l'une des quatre UCMTR, puis attendre un mois pour prendre connaissance des résultats (examen de certitude), qui peuvent se révéler positifs ou négatifs, ou encore déceler des cas de cancer. Cependant, précise notre source, en attendant les résultats des examens en question, les malades sont mis sous traitement anti-tuberculeux pour plus de précaution. A souligner que pour renforcer la lutte contre les maladies pulmonaires et extrapulmonaires, il est prévu l'envoi, ces jours-ci, de quatre candidats pour une formation en microbiologie à l'INSP, a indiqué le directeur de la santé. Ce dernier nous fera savoir, par ailleurs, qu'il envisage d'instaurer l'observance du traitement au niveau des unités de contrôle, expliquant que le traitement ambulatoire pose problème. D'aucuns estiment que la prévention et la sensibilisation demeurent les seuls moyens efficaces pour éradiquer cette « maladie des pauvres ». L'implication de tous les secteurs, estiment les responsables du secteur de la santé, est aussi plus que nécessaire afin d'améliorer les conditions de vie des populations, condition sine qua non pour réussir les programmes de santé suivant les exigences de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière de lutte contre la tuberculose.