Face à la paupérisation de la société, aux inégalités sociales et à la chute drastique du pouvoir d'achat, les principales centrales syndicales marocaines, parmi lesquelles l'Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT), la Fédération démocratique du travail (FDT) et l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) ont appelé les travailleurs et fonctionnaires des administrations publiques à observer une grève générale, demain dimanche. Cette mobilisation a aussi pour objectif de protester contre «la non-tenue et le non-respect de la part du chef du gouvernement de ses engagements, notamment concernant la reprise du dialogue social». Le secrétaire général adjoint de la FDT, Larbi Habchi, a indiqué dans ce contexte que les organisations syndicales marocaines ont décidé d'une grève générale en raison du refus du gouvernement d'El Othmani à s'engager dans un dialogue social «sérieux», notamment sur la réforme du système national de retraite. Les syndicats marocains ont refusé, a-t-il fait savoir, de discuter des projets de lois relatifs à la réforme des retraites déposés par le chef du gouvernement à la Chambre des conseillers, exigeant que la révision du dispositif en question soit un «point du dialogue social». «Notre position dans ce sens n'a pas changé. Nous demandons à ce que la réforme des retraites soit un point du dialogue social, et, partant, soit discutée dans le cadre de ce dernier», a souligné encore M. Habchi. Estimant que le dépôt des projets de lois relatifs à la réforme du système de retraite au Maroc est «une fuite en avant du chef du gouvernement», le responsable de la FDT a précisé que la plateforme revendicative des syndicats marocains ne comporte pas que la réforme des retraites, mais porte sur plusieurs autres points, notamment la cherté de la vie et les hausses des prix des produits de large consommation. L'appel à la grève générale pour demain, 24 février, lancé par les quatre organisations syndicales marocaines, intervient au lendemain d'une grève générale qui a paralysé plusieurs secteurs de la Fonction publique au royaume marocain. Initié par la Confédération démocratique du travail (CDT), la Fédération démocratique du travail (FDT) et l'Organisation démocratique du travail (ODT), le débrayage a été une «réussite», selon la CDT qui a évoqué un taux de suivi oscillant entre 75 et 100%. Les syndicats marocains ont dénoncé, à l'occasion, «un pouvoir d'achat de plus en plus bas depuis presque une dizaine d'années, exacerbé par la hausse des prix des produits de consommation courante qui plongent davantage les classes laborieuses et moyennes dans des difficultés extrêmes». Il est à signaler que près de 4 millions de Marocains vivent en dessous du seuil de pauvreté. Les inégalités sociales et la pauvreté sont criantes au Maroc, où elles constituent une véritable bombe à retardement.