Supprimé en juillet dernier par la loi de finances complémentaire (LFC) 2009, le crédit à la consommation perturbe différentes activités commerciales, entre autres, le marché de l'automobile. Aujourd'hui, quel est l'état de ce marché ? Comment les concessionnaires essaient de s'adapter à cette disposition pour rester présents sur le marché algérien ? A entendre des représentants des constructeurs automobiles, les ventes ont baissé certes, mais des solutions sont initiées à l'effet de s'adapter à la disposition 75 de la LFC en question, laquelle indique que « les banques ne sont plus autorisées à accorder des crédits aux particuliers que dans le cadre des crédits immobiliers ». Contacté à ce sujet, le directeur général d'Aldicar, représentant exclusif en Algérie du constructeur automobile chinois Chery, Mohamed Amine Aït Ahcène, relève avoir importé 1500 véhicules en 2009. Cependant, au deuxième semestre de la même année, « nous avons enregistré une baisse de 13% en matière de livraison ». Pour s'adapter à la situation générée par l'article 75 de la LFC 2009, « nous avons augmenté le nombre de nos agents sur le territoire national. En 2009, ils étaient 9. Ils sont aujourd'hui 16 ». Pour l'année en cours, poursuit-il, « nous ne nous sommes pas prononcés encore sur la question des importations, sachant que le marché est en baisse, entre-temps, la concurrence est rude. Nous devons nous donner un temps de réflexion suffisant pour voir l'évolution de la situation et prendre les décisions adéquates en conséquence. Dans notre plan d'action performance 2010, nous avons prévu pour l'instant la promotion de notre marque, la prospection et le développement de notre réseau à l'échelle nationale ». A son tour, le directeur marketing du concessionnaire Famoval pour les véhicules respectivement chinois et iranien, à savoir Lifan et Ikco, Hakim Ikni constate une chute « conséquente » des ventes automobiles sur le marché algérien. Pour perpétuer sa présence sur le marché, le même responsable évoque des solutions à l'exemple du « recours à l'option crédit fournisseur et la promotion de la marque ». De son côté, le directeur général de Toyota Algérie, Noureddine Hassaïm évalue la baisse des importations des véhicules en Algérie durant les deux premiers mois de l'année en cours à 30% par rapport à la même période de 2009. Toyota Algérie, selon le même interlocuteur, a enregistré une chute de 20% de ses ventes les deux premiers mois 2010 comparativement à la même période 2009. Alors que le crédit à la consommation contribue à raison de 40% dans les ventes du concessionnaire en question. Pour demeurer au marché, ajoute le même interlocuteur, « nous optons pour les ventes promotionnelles. Il y a toujours une demande de marché en matière d'automobiles ». Il évoque en parallèle la mesure annoncée l'été dernier par les pouvoirs publics de réorienter le trafic des marchandises non conteneurisés du port d'Alger vers les ports de Djendjen et de Mostaganem. Mesure effective depuis octobre passé. Cette nouvelle réglementation, observe-il, de « délocalisation nous concerne. Elle perturbe la chaîne logistique d'où les retards dans les délais de livraisons des véhicules à nos clients ». Le crédit à la consommation contribue entre 20 et 25% dans les ventes de Peugeot Algérie. C'est ce que relève la chargée de presse du concessionnaire en question Mme Rosa Mansouri. Avec la suppression de ce crédit, estime la même voix, « nous évaluons la baisse de nos ventes de septembre dernier à ce jour entre 15 et 20% ». A l'effet de maîtriser les effets de cette conjoncture, « nous organisons des ventes promotionnelles avec des remises fixées selon le type de véhicule convoité par le client. C'est ce que nous avons fait à titre d'exemple durant le mois de mars dernier ».