Les mesures prévues dans la loi de finances complémentaire LFC 2009, commencent à peser lourd sur les concessionnaires automobiles. Selon les données fournies par le CNIS, les importations de véhicules de tourisme pour février 2010 ont reculé de 44,3%. Passant à 93 millions de dollars, alors qu'elles étaient de 167 millions en février de l'année dernière. Rappelons que les pouvoirs publics ont dû imposer des mesures restrictives à l'import devant les trop forts volumes d'importation de véhicules, contenues dans la LFC 2009. Constatant que sur plus de 100 milliards de dinars de crédits à la consommation (accordés par les banques en 2008) 80% étaient destinés au crédit automobile. Cette situation qui était à l'origine de la hausse des importations de véhicules et de pièces de rechange qui ont atteint 3,7 milliards de dollars en 2008, a contraint les autorités algériennes à prendre des mesures qui interdisent aux banques d'accorder des crédits à la consommation. Elles ont, ainsi, rappelé que le rôle de l'Etat est d'anticiper tout risque sur l'économie nationale. En effet, avec une facture d'importations qui s'élevait à 40 milliards de dollars en 2008 et dont l'automobile figure en tête de la liste des produits importés, l'Algérie s'est fixé comme objectif en 2009 la réduction de sa facture d'importations. Dans ce sens, outre l'interdiction du crédit à la consommation, qui est qualifié de facteur favorisant l'importation des véhicules neufs, la décision d'instaurer une nouvelle taxe sur les véhicules était également prise. A époque de l'élaboration de la LFC 2009 déjà et même durant sa mise en application, les concessionnaires automobiles ont manifesté des inquiétudes quant à la baisse de leurs chiffres d'affaires, à l'image du groupe français CFAO, maison mère de Diamal. Ce concessionnaire a relevé en effet, pour le mois de mars dernier, une baisse de 15,6% du chiffre d'affaires de l'activité automobile au Maghreb, une zone où l'Algérie représente " le premier pays du groupe en chiffre d'affaires". Ainsi, les données fournies par le CNIS confirment cette tendance à la baisse du chiffre d'affaires des concessionnaires automobiles. Selon le CFAO qui commente ces résultats annuels, ces mauvais résultats s'expliquent par "une évolution défavorable de l'environnement réglementaire en Algérie ". C'est à partir du deuxième semestre 2009 que la crise s'est faite sentir avec un "coup d'arrêt à la croissance du marché après un quasi doublement en 2006-2008 et une baisse importante du dinar dès le début de l'année". Il est à rappeler, par ailleurs, que depuis son implantation en Algérie en juillet 2000, Diamal, importateur des marques Chevrolet, Opel et Isuzu, n'a cessé de progresser avant d'être amené à réduire ses stocks de 775 millions d'euros en 2008 à 616 millions d'euros en 2009. Et cette situation n'est guère meilleure pour les autres représentants des grandes marques automobiles présentes sur le marché algérien.