L'ancien président du RCD, Said Sadi, a dévoilé sa vision et ses propositions pour « transformer l'insurrection populaire en une révolution démocratique ». Sadi Sadi, qui s'exprimait aujourd'hui au forum du quotidien Liberté, a estimé que les décisions de Bouteflika, portant report de l'élection présidentielle et prolongation du mandat du chef de l'Etat « soulignent la péremption politique du régime et son entêtement à continuer à s'abîmer dans des pratiques qui avilissent l'image d'un Etat que seule la rue, c'est à dire en l'occurrence le peuple, a réhabilité par une mobilisation digne ». Et avant de dévoiler ses propositions, Said Sadi a précisé que « L'ancienne génération doit s'effacer. Même la mienne doit savoir se rendre utile sans avoir de prétentions à l'exercice du pouvoir. Notre rôle est d'aider, quand cela est possible et nécessaire, à passer le gué mais non à postuler à des responsabilités organiques ou exécutives». L'ancien président et fondateur du RCD, qui se consacre aujourd'hui à l'écriture, a exposé ses propositions en cinq points : « 1) La période de transition comme sas devant permettre l'ouverture de discussions annonçant un nouveau départ est aujourd'hui admise. 2) La démission du chef de l'Etat et de son gouvernement avant l'installation d'un gouvernement chargé de liquider les affaires courantes ( gouvernement de transition, d'union nationale, intérimaire…) est désormais intégrée dans le processus alternatif. 3) L'installation d'une équipe ou d'un binôme chargée d'assumer les fonctions de la représentation symbolique de l'Etat est également acceptée. 4) L'idée d'une commission d'organisation (et non de surveillance) des élections fait maintenant sens pour garantir la transparence et la régularité dans l'expression de la souveraineté populaire. 5) Enfin, la définition des postulats démocratiques auxquels doit souscrire tout compétiteur est bienvenue pour la majorité des acteurs politiques ». Par ailleurs, Said Sadi, qui n'a pas manqué de critiquer les propos « maladroits » de Gaid Salah, a déclaré que « L'armée algérienne, comme tout ce qu'interpelle ce mouvement, est, elle aussi, appelée à se réinventer. Elle doit être le reflet d'un peuple jeune, moderne et maintenant sûr des ses droits ».