Les ONG françaises ont estimé que « pour aboutir à une solution ‘‘mutuellement acceptable'', le Conseil de sécurité devrait amener le Maroc à renoncer à son plan d'autonomie ». De nombreuses associations françaises ont lancé un appel aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU pour que soit mené à son terme le processus de décolonisation du Sahara occidental « à travers l'organisation d'un référendum d'autodétermination permettant au peuple sahraoui de décider librement de son avenir ». L'appel, adopté lors d'une réunion tenue jeudi soir à la maison du barreau de Paris, à l'initiative de l'association Droit Solidarité, souligne que « les pays membres du Conseil de sécurité peuvent jouer un rôle constructif dans la solution de ce conflit qui dure depuis 1975 », car les associations signataires estiment que « la Charte des Nations unies impartit au Conseil de sécurité la mission de maintenir ou rétablir la paix et définit celle-ci comme reposant sur la pleine jouissance par les peuples de leur droit de libre disposition dans leur respect mutuel ». Les ONG françaises ont également estimé que « pour aboutir à une solution ‘‘mutuellement acceptable'', le Conseil de sécurité devrait amener le Maroc à renoncer à son plan d'autonomie et à respecter ses engagements internationaux ». « Face à l'aggravation de la répression des forces marocaines dans les territoires occupés, notamment contre les défenseurs des droits de l'homme, il est nécessaire d'inclure dans les compétences de la Minurso la protection des populations civiles sahraouies des territoires occupés et le respect de leurs droits fondamentaux », ajoutent les signataires de l'appel. Le Conseil de sécurité devra se réunir le 30 avril pour se prononcer sur la situation au Sahara occidental à partir d'un rapport du secrétaire général, Ban Ki-moon. Ce rapport, présenté le 6 avril, suscite de nombreuses critiques en raison de ses ambiguïtés et du fait qu'il ne se prononce pas clairement sur la question, se contentant de « mettre dos à dos le pays colonisateur et le pays colonisé », comme l'avaient affirmé les participants au rassemblement de soutien à la cause sahraouie, tenu mercredi à Paris, devant l'Assemblée nationale française (Parlement). D'autre part, des eurodéputés du groupe Gauche unitaire Europe-Gauche vert nordique (GUE/NGL) ont réaffirmé le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui et appelé à la surveillance et la protection, par l'ONU, des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc. « Le Maroc a profité de l'inertie de la communauté internationale, de l'indifférence et la complicité de certains gouvernements pour intensifier sa politique de répression contre les Sahraouis dans les territoires occupés, qui manifestent pacifiquement et qui sont victimes de détentions, d'enlèvements, de tortures et de disparitions », soulignent les parlementaires européens dans une lettre adressée au ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE. La lettre a été remise au ministère espagnol des AE par une délégation de ce groupe parlementaire européen, conduite par l'eurodéputé de la Gauche unie (IU), Willy Meyer, au terme d'une rencontre tenue à Madrid sur « la politique européenne de voisinage : le ‘‘statut avancé'' UE-Maroc et le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui ». Dans leur missive, ils ont rappelé ,notamment, que depuis le retrait de l'Espagne en 1975, le Sahara occidental a était « occupé illégalement » par le Maroc, comme confirmé par les nombreuses résolutions des Nations unies, et affirmé qu'aucun pays du monde « ne reconnaît » la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Dans ce sens, les eurodéputés ont appelé à la mise en œuvre de la résolution 1817 du Conseil de sécurité de l'ONU pour parvenir à une « solution juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental ».