«Non à la justice du téléphone !», «Adala horra !», «Djeïch, châab mâak ya Bensalem !» ont été les principaux slogans scandés par une cinquantaine de présidents d'associations, de membres de la société civile et d'anciens élus à l'APW et l'APC de Ghardaïa, qui ont organisé un sit-in de soutien au procureur général de la cour de Ghardaïa, Mohamed Bensalem. Déployant un large et immaculé emblème national et brandissant plusieurs pancartes sur lesquelles il était surtout question de l'indépendance de la justice, du rejet des injonctions par téléphone et de la dénonciation des «virulentes calomnies, sur des pages Facebook contre le procureur général», ils se sont regroupés devant l'imposante grille d'entrée, sous le fronton sur lequel était apposée en arabe la plaque de marbre indiquant la cour de justice de Ghardaïa. «Nous sommes là pour apporter notre soutien à ce grand Monsieur qu'est Mohamed Bensalem, le procureur général de la cour de Ghardaïa, lequel, depuis son installation en date du 22 octobre 2014, a énormément apporté à la région en termes de respect rigoureux de la loi, appliquée à la lettre à l'ensemble des citoyens quels que soient leurs grades ou leurs statuts, respectant ainsi rigoureusement la loi : tous les citoyens sont égaux en droits et en devoirs», déclare à la presse un ex-élu à l'APW de Ghardaïa. Son accompagnateur, un ex-élu à l'APC de Ghardaïa, ajoute : «Nous saluons son courage pour avoir dénoncé haut et fort les interventions venant d'en haut, particulièrement celle d'un haut responsable au ministère de la Justice qui lui aurait demandé de libérer sur le champ Me Salah Dabbouz qui venait d'être arrêté à Alger et ramené sur Ghardaïa en application d'un mandat d'amener lancé contre lui par le juge d'instruction du tribunal de Ghardaïa. C'est tout à son honneur d'avoir refusé d'obtempérer et même menacé de poursuivre en justice tous ceux qui interféreraient dans les affaires de justice de la cour de Ghardaïa.» En effet, dans un communiqué remis à la presse lundi passé, le procureur général près la cour de Ghardaïa, Mohamed Bensalem, a dénoncé une intervention ministérielle dans l'affaire de l'avocat Dabbouz Salah qui avait fait l'objet d'un mandat d'amener émis à son encontre par le juge d'instruction près le tribunal de Ghardaïa. Dans son communiqué, le PG de la cour de Ghardaïa a dénoncé le fait d'avoir reçu un appel téléphonique de la part d'un cadre au ministère de la Justice lui demandant de libérer immédiatement ledit avocat et militant des droits de l'homme. Refusant l'injonction, le PG a rejeté la demande en menaçant de poursuivre tous ceux qui interviendraient dans cette affaire ou autre. Par ailleurs, il explique que le parquet a tout le droit de poursuivre l'avocat Salah Dabbouz en tant que citoyen et que ce dernier peut se défendre avec toutes les garanties offertes par la loi. Après avoir scandé différents slogans allant dans le même sens de la paix , du respect de la justice et affiché leur solidarité avec le procureur général, il ont ensuite organisé au pied levé un court point de presse à l'adresse des journalistes et correspondants qui ont couvert leur sit-in, ils se sont dispersés dans le calme sans entrer dans la cour de justice, ni même demandé à y être reçus.