La fête de Yennayer, correspondant au 12 janvier de chaque année, ne sera pas une fête nationale légale et n'est pas incluse dans la loi définissant les fêtes nationales légales. C'est l'Assemblée populaire nationale (APN) qui en a décidé ainsi, hier, à l'occasion de l'adoption du projet de loi présenté par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh. Les députés ont rejeté, à la majorité écrasante, l'amendement proposé dans ce sens par le député du Parti des travailleurs, Ramadan Taâzibt. Ainsi, la Chambre basse du Parlement vient de démentir l'annonce faite, avec précipitation en janvier dernier, par la mission des archs dialoguistes dès sa sortie du Palais du gouvernement et faisant état de « l'engagement du chef de l'Exécutif à introduire Yennayer dans la liste des journées chômées et payées ». La question n'était pas alors transcrite dans le protocole d'accord signé entre les dialoguistes et la chefferie du gouvernement, mais le porte- parole de la délégation des archs l'avait exhibée comme « un trophée et un acquis » démontrant la volonté de l'Etat de résoudre la crise en Kabylie dans toutes ses dimensions, y compris la dimension culturelle et identitaire. Abrika et ses camarades ont-ils été piégés par le chef du gouvernement ou bien c'est l'APN, composée dans sa majorité des élus de l'Alliance présidentielle, qui n'a pas tenu compte des engagements d'Ahmed Ouyahia ? La première hypothèse semble la plus plausible d'autant plus que les animateurs des archs continuent dans ce genre d'annonce en « omettant » la mission principale les ayant conduits à la rencontre du chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia. Une mission pourtant bien définie et connue de tous, qui n'est autre que d'arracher la satisfaction des 15 points contenus dans la plate-forme historique d'El Kseur. La semaine dernière, Abrika et ses compagnons avaient également « informé » dans une conférence de presse animée au Palais du gouvernement que l'Algérie « adoptera prochainement le week-end universel » et qu'ils ont l'« engagement du chef du gouvernement ». Par ailleurs, l'Assemblée populaire nationale a adopté à l'unanimité le projet de loi définissant les fêtes nationales en supprimant le 19 Juin de cette liste. Les députés n'ont retenu, comme fêtes nationales légales, que le 1er Novembre (déclenchement de la Révolution nationale), le 1er Mai (fête des travailleurs) et le 5 Juillet (fête de l'indépendance). D'autres propositions portant aussi sur l'introduction parmi les fêtes nationales légales des dates du 8 mai 1945, du 24 février 1971 et du 22 mars 1963 ont été refusées par la commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l'APN. Pour elle, ces fêtes sont célébrées partout sur le territoire national et leur non-introduction sur la liste des fêtes légales ne présente pas un inconvénient.