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Kamel Chikhi et 12 fonctionnaires de l'urbanisme et de la conservation foncière devant le juge Ils comparaîtront aujourd'hui devant le tribunal de Sidi M'hamed
Le premier procès de Kamel Chikhi, principal accusé dans l'affaire des 701 kg de cocaïne, s'ouvrira aujourd'hui devant le tribunal de Sidi M'hamed, près la cour d'Alger. Il comparaîtra avec 12 prévenus, les chefs des services de l'urbanisme des communes de Kouba, Aïn Benian, Draria, Chéraga et Hydra, des conservateurs fonciers de Hussein Dey et Bouzaréah, de deux contrôleurs de la conservation foncière de Hussein Dey, d'un fonctionnaire de la conservation foncière de Bouzaréah et d'un architecte de la direction de l'urbanisme d'Alger, poursuivis pour «corruption», «abus de fonction» et «perception d'indus cadeaux». Onze mois après son incarcération à la prison d'El Harrach, Kamel Chikhi, le puissant magnat de l'immobilier et importateur de viande, principal accusé dans l'affaire des 701 kg de cocaïne, sera déféré aujourd'hui devant le tribunal de Sidi M'hamed, près la cour d'Alger. Pas pour le dossier de la drogue, toujours en instruction, mais pour «trafic d'influence» à travers les «privilèges» qu'il accordait aux cadres de l'administration en contrepartie de «services rendus» pour lui faciliter les procédures liées à son activité dans l'immobilier. En tout,12 inculpés, les chefs des services de l'urbanisme des communes de Kouba, Aïn Benian, Draria, Chéraga et Hydra, des conservateurs fonciers de Hussein Dey et de Bouzaréah, de deux contrôleurs de la conservation foncière de Hussein Dey, d'un fonctionnaire de la conservation foncière de Bouzaréah et d'un architecte de la direction de l'urbanisme d'Alger, poursuivis pour les délits liés à la corruption notamment la «perception d'indus cadeaux» et «l'abus de fonction». La majorité d'entre eux ont été filmés par les caméras de surveillance que Kamel Chikhi avait installées dans ses bureaux et même dans les pièces où se trouvent ses coffres-forts, d'autres ont été confondus par ce dernier. C'est donc le premier dossier de Kamel Chikhi qui est renvoyé devant le tribunal. Le deuxième dans lequel il sera appelé à comparaître concerne six autres prévenus, à savoir le procureur de Boudouaou et son adjoint, que Kamel le «Boucher» connaissait assez bien et auxquels il aurait remis ou prêté des sommes d'argent ; Khaled Tebboune, fils de l'ancien Premier ministre Abdelmadjid Tebboune, le chauffeur personnel de l'ex-patron de la police, Abdelghani Hamel, le fils de l'ex-wali de Relizane et l'ex-maire de la commune de Ben Aknoun. Ils font l'objet des mêmes griefs retenus contre les mis en cause dont le procès s'ouvrira aujourd'hui au tribunal d'Alger. La troisième affaire et la plus attendue est celle des 701 kg de cocaïne, pour laquelle Kamel Chikhi, ses deux frères, un de ses associés, son directeur financier et un de ses agents portuaires à Oran sont en détention pour plusieurs chefs d'accusation, notamment «trafic et commerce international de drogue» et «blanchiment d'argent». Chargé de l'enquête judiciaire, le juge de la 9e chambre du pôle pénal d'Alger n'arrive toujours pas à lever le voile sur les circonstances de la présence d'une telle quantité de drogue dure dans une cargaison de viande importée par Kamel Chikhi du Brésil, et devant être débarquée à Oran, après avoir transité par le port de Valence en Espagne, pour changer de navire. Depuis le début de l'enquête, Kamel Chikhi n'a cessé de nier les faits qui lui sont reprochés. Il persiste à dire que cette drogue ne lui appartient pas. Les commissions rogatoires délivrées aux autorités espagnoles et brésiliennes n'auraient visiblement rien apporté de nouveau, nous dit-on. Pourtant, de nombreuses interrogations persistent autour de l'escale à Valence, où les containers avaient été ouverts par l'autorité portuaire sans la présence des représentants du propriétaire de la marchandise, ni celle du commandant du navire. La défense de Kamel Chikhi ne cesse d'ailleurs de mettre l'accent sur cette étape du voyage des containers, et qui pour elle ouvre une grande brèche dans la construction de la culpabilité de Kamel Chikhi. Le seul élément nouveau dans le dossier est l'audition, en tant que témoin, de l'ex-patron de la police, Abdelghani Hamel, par le juge d'instruction. Elle a porté sur ses déclarations juste après l'arrestation de son chauffeur personnel, en juin dernier. Hamel avait parlé de «graves dérives» lors de l'enquête préliminaire et précisé à l'adresse de ses détracteurs : «Lorsque l'on veut enquêter sur la corruption, il faut être propre» tout en ajoutant : «Même si nous ne sommes pas dans le dossier, nous avons aussi des informations que nous remettrons à la justice en temps opportun.» Des propos que les avocats de Kamel Chikhi ont pris au vol. Ils ont demandé au juge d'instruction d'entendre Hamel, dans le but de faire éclater la vérité. La demande est restée sans réponse jusqu'à il y a quelques jours. Hamel a été convoqué et entendu, mais rien n'a filtré sur les déclarations qu'il a faites au juge. A-t-il maintenu ses propos et expliqué leur sens, ou est-il revenu sur ses accusations, tel qu'annoncé par certains sites électroniques ? Nous n'en savons rien. Pour l'instant, l'affaire est toujours en instruction et rien n'indique que le juge de la 9e chambre achèvera son enquête bientôt.