La salle n° 5 du tribunal de Sidi M'hamed, près la cour d'Alger, a connu une matinée particulière. La programmation du procès de Kamel Chikhi, principal accusé dans l'affaire des 701 kg de cocaïne, a attiré beaucoup de curieux, mais aussi de nombreux journalistes et avocats. Pourtant, il ne s'agissait pas de ce dossier important qui est toujours en instruction, mais plutôt d'une autre affaire impliquant 12 cadre des services de l'urbanisme des communes de Kouba, Aïn Benian, Draria, Chéraga et Hydra, des conservateurs fonciers de Hussein Dey et de Bouzaréah, de deux contrôleurs de la conservation foncière de Hussein Dey, d'un fonctionnaire de la conservation foncière de Bouzaréah et d'un architecte de la direction de l'urbanisme d'Alger, poursuivis pour les délits liés de corruption, notamment la «perception d'indus cadeaux» et «l'abus de fonction» et où Kamel Chikhi est également poursuivi pour «trafic d'influence» et «corruption». C'est vers 10h30 que les prévenus menottés, parmi eux une femme, ont fait leur apparition dans le box après avoir été libérés des bracelets métalliques. Bien au milieu, Kamel Chikhi semble très à l'aise. Il discute sans cesse avec ses coprévenus et fait des signes de la main à ses proches, présents dans la salle. Vers 11h, l'audience est ouverte. Le président fait l'appel des 13 prévenus, du représentant de la partie civile, Me Zouakou, en sa qualité d'AJT (d'agent judiciaire du Trésor) et deux témoins. Me Mohcine Amara s'avance et présente sa constitution pour défendre une victime, mais le président refuse, en lui précisant qu'il n'était pas habilité en raison de sa situation vis-à-vis du barreau d'Alger. Mais l'avocat persiste devant l'intransigeance du magistrat et lui demande de prendre acte du refus. Le magistrat refuse. Il décide de renvoyer l'affaire au 19 juin prochain, d'autant que certains avocats espéraient un tel report.