Nos cités pâtissent de la gouvernance de nos édiles dont la gestion des affaires publiques laisse à désirer. Les élus communaux disent qu'ils n'ont pas les coudées franches et ne peuvent, par conséquent, agir comme il le faut. Ils ne savent plus aussi qui est responsable et qui ne l'est pas tant les charges chevauchent entre la tutelle qu'est la wilaya forte de ses Epic qui s'emmêlent les pinceaux avec la commune. Cette dernière, dont la gestion se voit court-circuiter, sert davantage de caisse de résonance que de puissance publique ayant cette mission de répondre aux vœux de la collectivité. Le comble des combles est que certains premiers magistrats de commune ignorent ce qui se passe dans la géographie qu'ils président. On creuse des tronçons de rues à longueur de journée, on laboure des ruelles, laissant leurs tripes en l'air, on arrache des plaques de signalisation routière une semaine après les avoir plantées, on abandonne un chantier pendant des mois, voire des années, on réceptionne des ouvrages en fermant l'œil sur les travaux viciés effectués par le permissionnaire intervenant dans la voirie, on plante des pieux devant sa boutique ou son institution en rognant la voie piétonne, on squatte l'espace public en se foutant royalement du reste de la plèbe, on oublie de nettoyer depuis des lustres des voies, jugées moins fréquentées par Netcom, on tapisse nos trottoirs moitié bitumés, moitié médiocrement carrelés. A l'occasion, on trouve un malin plaisir à surélever la chaussée par rapport à la partie latérale de la rue poussiéreuse, on colmate de manière expéditive une excavation en sautant d'autres mitoyennes, on arrose certains espaces verts par où défilent les officiels en tournant le dos à d'autres, on s'escrime à chauler une lignée d'arbres sans juger bon de procéder à leur élagage, on délivre un permis de construire sur un lotissement affecté à des R+1, mais on laisse ériger des R+4 et plus en soudoyant les services techniques, on libère un moment un espace public de l'informel avant de le voir envahi de plus belle, on décaisse des pavés qui font office de caniveau sans les remettre en place. En termes plus clairs, on chaparde des pavés. Le hic est que personne ne sait quelle destination ont pris ces masses cubiques en pierre datant de l'époque coloniale, à l'image des pavés qui viennent de prendre la tangente du côté de Soustara et la rue Ali Amar. Ni l'APC, ni la wilaya déléguée, ni la wilaya, ni le département du patrimoine urbain (s'il y en a) ne savent où sont passés ces blocs de revêtement. Triste constat en tout cas dans une ville où on s'agite à faire du surplace, sinon on reste amorphe devant sa clochardisation.