Les quelques manifestations sporadiques et autres conjoncturelles, ou sinon provoquées par certaines sphères locales de décision, n'arrivent pas à concrétiser, sur le terrain, le rôle rassembleur du mouvement associatif ni sa mission, plus ou moins, altruiste. De toutes les associations qui ont pignon sur rue, une minorité arrive, tant bien que mal, à s'affirmer comme telle et à sortir de sa léthargie. Des événements majeurs ont marqué, ces dernières années, la wilaya de Souk Ahras sans susciter la moindre réaction de la part de ceux que l'on continue à désigner comme frange officielle de la société civile. Des situations de hogra et de dépassements multiples, devant impliquer de manière directe ces présumés acteurs, n'ont pas changé d'un iota à cause, justement, de l'hibernation de ces derniers. Les écoliers et les lycéens de Merahna ont récemment eu le réflexe de se démarquer de ces mêmes associations, que tout le monde sait embrigadées dans leur majorité par les partis politiques, pour dire leur refus de la dégradation de l'environnement de leur cité à travers une campagne de volontariat. Alors que des comités de quartier, à l'instar de ceux d'une cité naissante appelée communément « Champ de tir », et ceux du quartier populaire, Mustapha Benboulaid, travaillent d'arrache-pied pour améliorer leurs conditions de vie, d'autres préfèrent le statut de maître-chanteur et d'inamovible porte-parole de ses voisins. Le domaine culturel qui, sous d'autres cieux, doit son épanouissement à celui du mouvement associatif, peine à dépasser les doigts d'une seule main pour compter ses partenaires. Des sommités de l'envergure des deux Kateb, de Chiheb-Eddine Tifechi, de Saint Augustin, d'Apulée et bien d'autres qui sont évoquées, ailleurs, avec les égards qui leur sont dus, ne suscitent guère la fierté des leurs. L'association, ou les associations des parents d'élèves, minée (s) par des clivages internes, n'arrivent toujours pas à prendre en charge les multiples doléances qui affluent vers les différentes instances. L'on s'accommode à Souk Ahras de l'ambiance conjoncturelle et de l'importance des dividendes pour rompre, le temps d'une fête programmée, avec l'immobilisme patent.