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Rania Hadjer, 24 ans, étudiante : Les reliques du système
Publié dans El Watan le 06 - 06 - 2019

La révolution en marche indique 15 à son compteur et les routes sont de plus en plus sinueuses. Barrages de répression, bifurcation d'opinions et chaussée glissante donnent l'impression de tourner en rond, tant le paysage devient parfois monotone.
Les «Cédez le passage» se font rares au gré des «sens interdits», qui freinent les cortèges d'idées et encombrent les voies qui mènent à une sortie de crise. Doucement mais sûrement, le venin autocratique se diffuse dans les artères des métropoles porteuses de la rébellion et ankylose les organes vitaux de la révolution.
Un jour, il s'agit d'obstruer la lumière au bout du tunnel «pour des raisons de sécurité» et quelques marches plus tard, l'heure est à la sanction arbitraire et à l'expiation, preuve que la tarentule du système a tissé sa toile jusque dans les bas-fonds de la coalition. D'un pas décidé, la Faucheuse a rejoint les rangs, emportant avec elle une figure emblématique de la résistance et la révolution du sourire s'est récemment entachée de quelques soupirs.
Si le nom de Kamel Eddine Fekhar résonne depuis quelques jours comme la sentence ultime d'une démocratie condamnée à périr, il n'est pas le premier à faire face à la défaillance d'un système viable uniquement pour les charognards nécrophagiques. Au risque de plomber l'ambiance, je crois qu'il est impératif de rendre hommage à tous ceux dont la vie n'a tenu qu'à un fil, celui d'une maille tissée par le clientélisme et le népotisme. En ce sens, je vous demande humblement une minute de silence pour les reliques d'un génocide dédicacé par un système liberticide :
Je vous demande une minute de silence pour le petit ange nommé Yacine, et si son nom ne fait pas écho dans vos esprits, c'est parce que sa vie a eu un prix. Celui d'un appareil respiratoire qui coûte à peine une poignée de dollars. A qui doit-il en vouloir ? A ses parents qui n'ont pas eu les moyens de le soigner au Val-de-Grâce, ou au système sanitaire que la politique de «Fakhamatouhou» a mise en place ? Je vous demande une minute de silence pour Mahdjoubi Ayache, dont les rêves ont péri à M'sila, au fond d'un puits de forage.
Il paraît que tous les moyens ont été déployés pour le sauver, mais que son destin était tracé. Aurait-il subi le même sort si le titre «Hadaratouhou» précédait son appellation ? Etes-vous certain que s'il était issu d'une famille de mercenaires, on l'aurait laissé agoniser dans l'abandon ? Une minute de silence pour le jeune Assil, dont la vie a été ôtée, alors qu'il s'apprêtait à être apte à en sauver des milliers.
Pour sa famille, dont j'imagine le désarroi, car au-delà de la perte, il y a l'impuissance et la colère malgré la foi. Certains chercheraient sûrement le lien entre le décès de ce jeune étudiant et les conséquences d'un système omnipotent, je vous pose donc une simple question : quelles auraient été les mesures de sécurité si le fils d'un héritier résidait dans l'enceinte de cette entité ? Ai-je réellement besoin de me justifier ou voyez-vous clairement l'idée ? Une minute de silence pour Hassane Benkhedda, la première victime de l'insurrection.
Certains diront que c'est seulement son heure qui a sonné, mais son cœur se serait-il arrêté s'il ne s'était pas empressé de marcher pour la démocratie, dont les échos ont été atrophiés au nom de la partialité ? Une minute de silence pour Ramzi, tombé sous les coups de l'oppression, alors qu'il se battait pour sa liberté et celle de sa nation. Une minute de silence pour la justice, dont on n'a laissé ni la première ni la deuxième vitesse. La marche arrière enclenchée, elle a perdu pied face au poids des injustices, au point de confondre criminel avec journaliste ou artiste.
Une minute de silence pour la liberté de s'exprimer, anéantie au nom de la pseudo-démocratie. Une minute de silence pour les rêves ayant heurté l'épée de Damoclès qui plafonne la pensée. Je n'ai évidemment nul besoin d'évoquer ceux dont les corps gisent au fond des mers, morts pour avoir tenté de vivre et pas seulement d'exister. Enfin, je vous demande une minute de silence pour l'humanité substituée par l'appât du gain et la bestialité.
Excusez ma morosité, je ne cherche pas à faire du populisme, mais je me devais de rappeler quelques noms de ceux qu'on a sacrifiés par nos regards détournés et un silence de vingt longues années. A l'heure où le doute commence à s'installer, je tenais à faire une piqûre de rappel pour nous remémorer ce pourquoi nous nous sommes soulevés et si, comme un seul homme, nous avons marché, il est temps de réfléchir comme des centaines de milliers.
Voici l'hommage qui devra être gravé dans l'acier pour toutes les générations impliquées….En attendant qu'on atteigne notre ultime destination.


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