Un jeune citoyen d'Akbou, de confession chrétienne, a été condamné, jeudi dernier, par le tribunal à 50 000 DA d'amende pour «exercice de culte non musulman et sans autorisation». Le jeune citoyen a été entendu le 29 mai dernier par le juge du tribunal de la même ville. Le procureur avait requis une peine de deux ans de prison ferme à l'encontre de l'accusé. Après la mise sous scellés, le 17 octobre 2018, par la gendarmerie, de l'église «Ville de refuge», rattachée à l'Eglise protestante d'Algérie (EPA), qui existe depuis 2013 à Akbou, l'accusé a procédé à l'installation d'un chapiteau pour permettre aux fidèles d'accomplir les messes du dimanche. Le 16 mai dernier, il est convoqué par le juge d'instruction, qui a qualifié l'affaire comme étant celle d'«exercice de culte sans autorisation». Pour l'avocat et militant des droits de l'homme, Sofiane Ikken, «dans des affaires comme celle-ci, c'est aussi l'article 42 de la Constitution qui consacre l'inviolabilité des libertés de conscience et d'opinion qui est passé devant cette juridiction», car, déclare-t-il à El Watan, «ce genre de procès remet en cause directement la Constitution, qui consacre la liberté de culte». «Ce système d'autorisation est juste un moyen de pression pour mieux contrôler ces religieux». Me Sofiane Ikken, en s'interrogeant sur les refus systématiques d'ériger des lieux de culte non musulmans, pense que «ce sont les autorités qui poussent ces chrétiens à entrer dans la clandestinité avant de les convoquer en justice». Pour rappel, l'EPA a condamné cette fermeture «abusive qui ne repose sur aucun justificatif valable». Selon elle, les gendarmes ont expliqué avoir «exécuté un ordre émanant du wali de Béjaïa».