Les effets de la crise économique mondiale ont rattrapé le maillon le plus faible de la zone euro, la Grèce. L'Europe, qui a connu ces dernières années une croissance appréciable avant la crise de 2008-2009, se réveille douloureusement. Elle découvre que les autorités grecques ont menti sur les déficits pour mieux attirer les investissements et ont maquillé une situation catastrophique. Les faux chiffres ont facilité aussi un train de vie pour l'administration, qu'elle n'a plus les moyens d'entretenir. Du coup, c'est toute la zone euro qui tremble et la monnaie unique qui recule de plus en plus. C'est aussi l'échec de la rigueur prônée par Bruxelles pour faire de l'Europe une puissance économique face aux Etats-Unis, mais aussi face à la Chine qui devient de plus en plus forte. Apres avoir tardé à intervenir, l'Europe a fini par secourir la Grèce, en collaboration avec le FMI, pour éviter la contagion à d'autres économies comme celles de l'Espagne ou du Portugal. Un plan de secours de 750 milliards d'euros à utiliser comme matelas pour stabiliser l'euro et éviter une crise des liquidités a été décidé, après un prêt de 110 milliards d'euros consenti à la Grèce et remboursable en trois ans. Mais les négociations ont été rudes en coulisses. L'Allemagne, par exemple, ne veut pas payer pour la mauvaise gouvernance des autres. D'autres pays peuvent aussi être touchés. Si les chiffres en Espagne et au Portugal ne sont pas truqués, il reste que les déficits budgétaires sont importants, respectivement de 11,2% et 9,4%, alors que Bruxelles fixe à 3% la limite du déficit budgétaire. Les gouvernements espagnol et portugais ont déjà commencé à intervenir. En Espagne, le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, a annoncé une baisse des salaires des fonctionnaires, un gel de certaines retraites et la suppression d'une aide à la naissance de 2500 euros. Au Portugal le Premier ministre José Socrates a annoncé une hausse de la TVA d'un point à 21% pour le taux général, la réduction des « salaires des titulaires de postes politiques et des gestionnaires publics » ainsi qu'une baisse des dépenses de l'Etat. En France, le Premier ministre, François Fillon, a indiqué que les dépenses de l'Etat seraient gelées pendant trois ans. La crise de la Grèce est la résultante des effets de la crise économique mondiale et de la gestion populiste des autorités grecques ainsi que de la falsification des statistiques communiquées à Bruxelles sur le déficit budgétaire. Il a fallu qu'un nouveau gouvernement révèle les véritables chiffres pour que le séisme s'enclenche. Pour éviter que la crise ne s'étende à d'autres Etats, les pays européens ont décidé d'un plan d'aide pour stabiliser la monnaie unique. Mais de sérieux doutes commencent à apparaître sur l'avenir de la monnaie unique. Ces doutes viennent du marché et renforcent l'idée que la situation de l'euro va se répercuter négativement sur la reprise en Europe. Pour l'Algérie, dont les achats sont faits à environ 60% en zone euro, le recul de cette monnaie par rapport au dollar donne de plus grandes capacités de valorisation des importations. Mais un retard dans la reprise en Europe entraînera une baisse de la demande en pétrole, donc un prix plus bas et des recettes moins importantes en dollars. La reprise du dollar par rapport à l'euro a déjà fait baisser les prix du pétrole, de même que les inquiétudes qui pèsent sur la zone euro en matière de croissance.