Acculée par les autorités centrales et locales, la société des eaux et de l'assainissement de Constantine (Seaco), n'arrive vraisemblablement pas à combler toutes les lacunes révélées par la réalité du terrain. Créée en octobre 2008, d'un triple montage entre l'ADE, l'office national de l'assainissement (ONA) et la SEM, la Seaco accuse encore du retard, notamment en matière d'identification de ses clients. Nous sommes, en effet, loin des ambitions premières affichées par les responsables des eaux de Marseille de doter les quartiers de la ville de compteurs et, partant, de « révolutionner » les prestations commerciales. Et pour cause ! Dans certains quartiers du chef-lieu de la wilaya, il existe de nombreux locataires, clients de la Seaco, qui ne disposent toujours pas de compteurs et, de ce fait, continuent de s'acquitter forfaitairement de leurs quittances. Mieux encore : il y a des locataires qui ne paient même pas leur consommation en eau potable. Non pas parce qu'ils sont de « mauvais payeurs », mais pour l'unique raison qu'ils ne reçoivent pas de… factures. En fait, ils ne sont même pas identifiés au niveau des services concernés et ne figurent pas dans le listing des abonnés. Ces locataires ne possèdent pas de compteurs, bien évidemment, et ne se sont jamais acquittés ne serait ce que d'une somme forfaitaire. C'est le cas de la cité El Gammas, située sur les hauteurs de la ville de Constantine. Cette situation dure depuis plusieurs années, d'autant que les habitants concernés n'ont pas pris la peine de dévoiler leur existence auprès de la Seaco. Par ailleurs, à côté des consommateurs d'eau qui ne sont pas « inquiétés » au motif de non-existence parmi les abonnés, il y a ceux qu'on accable de factures salées, même s'ils ne consomment pas une seule goutte du précieux liquide. C'est le cas de locataires qui reçoivent régulièrement des factures d'eau, bien qu'ils n'occupent pas leur logement. Il est à souligner également que certains préposés de la Seaco ne se donnent même pas la peine de vérifier les compteurs et se contentent d'établir des factures au pifomètre. En somme, les responsables de la Seaco ont beaucoup à faire dans ce volet, et quand on sait que la tutelle s'impatiente de voir les choses bouger, l'on imagine, dès lors, la pression qui doit peser sur l'équipe dirigeante de cette SPA.