L'Espagne réitère sa demande de constituer un groupe de discussion de haut niveau au sein de l'ONU dans le cadre de l'initiative Alliance des civilisations. Une démarche lancée, pour la première fois en septembre 2004, par José Luis Rodriguez Zapatero devant l'instance onusienne. Présent au sommet arabe d'Alger, le président du gouvernement espagnol précisera, à cette occasion, que cette initiative « ne se limite pas à un problème donné ou à des domaines géographiques particuliers », mais qu'il est « nécessaire que toutes les conceptions du monde participent à cette tâche commune ». Pour « dominer les malentendus entre le monde occidental et l'Islam », indiquera Zapatero, il faut « un dialogue constructif entre les civilisations, les peuples et les religions ». Et afin justement d'éviter un choc entre l'Orient et l'Occident, « il faut éviter d'assimiler le terrorisme à l'Islam » ou de le relier « à une religion donnée ». Car ce serait là « une très grave erreur qui ne fait que multiplier les incompréhensions » et « menacer d'ériger un mur de rancœur, d'incompréhension, plus fort que le mur de Berlin ». Tout en insistant sur le fait qu'il n'y a « aucune cause qui justifie le terrorisme », M. Zapatero considère à ce propos qu'il y a urgence d'œuvrer pour « la consolidation d'un ordre international plus juste ». En cela, la seule voie qui reste, estime-t-il, est « d'effacer complètement les préjugés, d'éradiquer l'intolérance, de dépasser les barrières mentales du passé pour édifier un monde meilleur ». Toujours, en relation avec l'initiative Alliance des civilisations entre le monde occidental et le monde arabo-musulman, le responsable espagnol jugera que « la diversité ne doit pas être perçue comme une menace mais comme un potentiel largement enrichissant » pour tous. Il faut rappeler que la proposition de M. Zapatero a été considérée comme « un important vecteur de promotion de la sécurité internationale » par le président Bouteflika, lors de la Conférence internationale sur la démocratie, terrorisme et sécurité, tenue le 10 mars à Madrid. A noter que M. Zapatero, contre toute attente de responsables arabes présents au Palais des nations (Alger), n'a pas manqué de soulever la question du conflit du Sahara-Occidental. Un conflit qu'il considère être « un des principaux obstacles au processus d'intégration régionale du Maghreb ». Avec encore cet engagement solennel que son gouvernement veut « contribuer à une paix juste et définitive » à ce sujet.