Booster l'économie et les échanges commerciaux intramaghrébins est l'un des rêves caressés depuis la création de l'Union du Maghreb arabe en 1989. Mais, semble-t-il, les conflits bilatéraux entre certains pays de cette entité ont pesé négativement sur la coopération économique. En dépit de la volonté exprimée par les responsables de repenser les relations, notamment économiques, entre les pays maghrébins en particulier dans le cadre de l'intégration Sud-Sud, les échanges entre eux connaissent une récession. En fait, les échanges au sein de l'UMA ont enregistré, pendant les années 1990, une sensible décrue, avec seulement 332 millions de dollars, en moyenne annuelle, entre 1996 et 2000. Durant la même période, les échanges avec l'Union européenne ont atteint 473 millions de dollars. Ainsi, les économies des pays maghrébins s'ouvrent vers l'extérieur et se tournent le dos entre elles, et ce, devant l'incapacité des dirigeants des pays membres de trouver un consensus pour construire politiquement l'UMA. Sur le plan des exportations, les Maghrébins exportent beaucoup vers l'Europe (9,7% entre 1998 et 2000) qu'entre eux. Le taux de croissance des exportations intramaghrébines était, entre 1998 et 2000, de 7,5%. Les importations demeurent, par ailleurs, marginales et moins développées avec uniquement 0,6% en 2000. Le volume global des échanges entre les pays du Maghreb ne dépassait pas 3,1% des exportations de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie. Ce qui illustre la faiblesse du commerce entre les Maghrébins en comparaison avec leurs échanges avec l'UE. Ils exportent 68 fois plus vers l'UE que vers le Maghreb. A titre d'exemple, le produit énergétique algérien ne représente en moyenne que 5% des importations marocaines de ces produits et seulement 0,5% des exportations totales algériennes. Et la vente des produits agroalimentaires marocains sur le marché algérien n'a représenté que 0,6% des exportations du Maroc et 0,3% des importations de l'Algérie. Paradoxalement, les besoins en produits agroalimentaires de l'Algérie proviennent, à hauteur de 40%, d'Europe. Ces chiffres renseignent sur l'état critique des échanges maghrébins, pourtant le marché est beaucoup plus important. Les pays membres de l'UMA doivent impérativement aller de l'avant et donner un nouveau souffle à leur partenariat sur le plan économique. Les défis actuels de l'UMA sont dans l'instauration d'un cadre juridique permettant le développement du commerce électronique entre les entreprises et le développement en matière de nouvelles technologies de l'information, seul moyen déterminant pour la compétitivité et la performance. Afin d'améliorer aussi la qualité de leurs relations, les pays du Maghreb comptent lancer une zone de libre-échange. Un projet ancien qui peine à se concrétiser, alors que la Tunisie, le Maroc et l'Algérie comptent ouvrir, dans quelques années, des zones de libre-échange avec l'UE. Le projet d'ouverture d'une zone spéciale pour les pays de l'UMA a fait l'objet de plusieurs rencontres entre responsables de ces Etats, mais attend toujours sa réalisation.