– Des dizaines de personnes se sont rassemblées, aujourd'hui (hier, mercredi, ndlr), devant la cour de justice d'Alger, pour exiger la libération des détenus d'opinion. Une réaction ? Nous sommes rassemblés aujourd'hui devant la cour d'Alger pour dire : «Assez de l'instrumentalisation de la justice» et exiger la libération des détenus d'opinion. Nous sommes face à des procès politiques contre des manifestants pacifiques. La justice est aux ordres d'un pouvoir qui veut à tout prix étouffer la révolution du peuple algérien. Les magistrats doivent avoir un sursaut de dignité et s'interdire d'instruire des procès politiques contre des Algériens qui se mobilisent également pour libérer la justice des injonctions d'un pouvoir hors la loi. D'après les avocats, les détenus ont un moral d'acier et tiennent bien le coup. Sauf que leurs parents supportent mal la détention de leurs enfants. J'ai vu un père de famille hier pleurer contre cette injustice et un avocat m'a fait part, également, de la détresse d'une maman qui n'a pas pu admettre la détention de son fils. – Des dizaines de manifestants, dont des militants de votre parti, le RCD, ont été arrêtés pour un délit très grave : «atteinte à l'unité nationale». Pourquoi un tel acharnement contre des manifestants pacifiques ? Tout le monde est unanime à considérer que cette accusation n'a aucun fondement juridique. Le seul à attenter à l'unité nationale est le général Gaïd Salah à travers ses discours et attaques qui n'ont d'objectif que la haine et la division des enfants du même peuple. Les militants incarcérés pour port de l'emblème amazigh ont des convictions et une détermination d'acier et ne jurent, dans les geôles d'où nous parviennent leurs nouvelles, que par l'aboutissement des revendications de cette extraordinaire mobilisation pacifique. S'agissant de l'acharnement du pouvoir contre des manifestants pacifiques, ce dernier n'a que la répression à opposer au peuple et n'a de carburant pour son maintien que la violence et les manipulations. Un pouvoir illégitime et sans assise et émanation démocratiques ne peut évoluer en symbiose avec les aspirations du peuple. – Y aura-t-il d'autres actions pour amener le pouvoir à libérer les détenus ? La mobilisation populaire pour la libération des détenus est presque quotidienne à travers plusieurs localités, mais aussi à travers les démonstrations de rue de chaque vendredi. La libération des détenus injustement incarcérés ne peut être acceptée comme arme de chantage pour amener les Algériens à accepter la feuille de route du régime qui veut imposer ses élections. On ne peut pas dialoguer dans un climat de terreur et de violence. Le pouvoir doit comprendre définitivement qu'aucune négociation n'est possible avec une mafia avec laquelle les Algériens sont résolument déterminés à en finir.