Les répercussions de la crise financière en Grèce continuent de bousculer la bonne marche des bourses qui fonctionnent à travers le monde, sous le signe de la déprime. Les cours du pétrole s'en ressentent aussi et renouent avec une tendance pessimiste. Associées à une forte appréciation du dollar face à l'euro, les craintes sur la santé de la zone euro ont fait perdre au pétrole environ 15 dollars en trois semaines. A New York, le brut pour livraison en juin, un contrat dorénavant expiré, avait plongé jeudi jusqu'à 64,24 dollars, son plus bas niveau depuis le 30 juillet 2009. A Londres, le brent de la mer du Nord arrivant à échéance en juillet avait touché 70,20 dollars, un plus bas depuis début février. Les Bourses européennes, qui avaient replongé jeudi dernier, ont démarré la séance d'hier dans un ordre dispersé. Peu avant 8h30 GMT, Paris reculait de 0,45%, Londres de 0,24% et Francfort de 0,84%. A l'inverse, Madrid progressait de 1,07%, Milan de 0,46% et Athènes de 0,29%. En Asie, les places financières ont fini dans le rouge, notamment la principale d'entre elles, Tokyo, qui a chuté de 2,45%, finissant à son plus bas niveau de l'année. Egalement au plus bas, la Bourse de New York qui, jeudi soir, a essuyé sa plus forte baisse en plus d'un an (-3,60%). La chancelière allemande Angela Merkel avait estimé mercredi que l'euro était « en danger ». Le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, s'est voulu rassurant : « Je ne crois pas que la zone euro soit en risque d'exploser, en revanche je pense que le risque c'est qu'elle tourne mal, notamment en raison des problèmes de croissance », a-t-il souligné. Sur le marché des changes, l'euro continuait à se redresser, vendredi matin, à 1,2488 dollar, après l'injection par la Banque centrale du Japon (BoJ) de 1000 milliards de yens (8,85 milliards d'euros) dans le système bancaire du pays. Le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en juillet perdait 32 cents à 71,52 dollars par rapport à la clôture de la veille. Le « brut léger texan » (WTI), pour livraison en juillet également, cédait 57 cents à 70,23 dollars sur le New York mercantile exchange (Nymex). Comme cela a été le cas toute la semaine, les cours du pétrole suivaient ainsi la direction des Bourses, qui continuaient à faire grise mine. Plombées par les craintes sur l'euro, les places de Paris, Londres et Francfort reculaient. Le pétrole limitait néanmoins ses pertes grâce à un petit recul du dollar face à l'euro. La monnaie unique profitait en effet de l'espoir que la réunion des principaux ministres européens des Finances à Bruxelles débouche sur de nouvelles mesures pour enrayer la crise de la dette en Europe.