Les vergers de la vallée de la Soummam et la flore de façon générale sont sérieusement impactés par la sécheresse sans précédent qui sévit durablement et étend son emprise sur de très larges limites latitudinales. Excepté les parcours irrigués et les rares enclos verdoyants, copieusement arrosés et bichonnés par leurs propriétaires, tous les autres parcours affichent le même décor de désolation : arbres rabougris et jaunis, baies ratatinées. Certaines espèces végétales, réputées pourtant pour leur résistance aux aléas climatiques, comme le frêne, disparaissent par centaines. Même le processus de régénération naturel est compromis par les conditions austères d'hygrométrie et de température. Soumis à un échaudage intensif, les jeunes plants meurent par dessiccation. L'effet conjugué de la disette hydrique prolongée et des vagues de canicule à répétition a laissé des traces indélébiles sur les figueraies, dont les parcours se rétrécissent inexorablement au fil des ans. La production de cette baie du terroir ne cesse de décliner. Si bien que la mercuriale sur le marché local a atteint des sommets vertigineux, détrônant même les fruits exotiques d'importation. Il va sans dire que les tarifs ne sont pas près de regagner leurs «pénates» au bas du thermomètre, dans la mesure où le bilan de la présente campagne s'annonce des plus calamiteux. Des taux d'avortement de 40 à 60% ont été déclarés à travers plusieurs localités de la vallée de la Soummam. C'est autant de manque à gagner pour les producteurs, qui s'échinent contre vents et marées à perpétuer cette culture ancestrale. Connu pour son endurance et sa plasticité écologique, l'olivier décline une triste figure. Même les sujets issus des plantations, dont le système radiculaire est étalé en profondeur, accusent sévèrement le coup. Les vergers relativement épargnés par l'aridité du climat, subissent les effets pervers des incendies qui ont émaillé une saison estivale tout feu tout flamme.