Les Verts joueront un match décisif ce soir à Oran. Si au match aller, joué à Kigali, les Verts ont obligé les Rwandais au partage des points (1-1), ces derniers auront à cœur aujourd'hui de leur rendre la monnaie de leur pièce. En prévision de cette rencontre à Oran, la sélection rwandaise a livré deux matches amicaux ; le premier au Kenya (1-1) et le second en Belgique face à Lokeren (victoire 1-0). L'entraîneur suédois du Rwanda, Roger Palmgren, n'a pas caché son ambition à son arrivée à Oran : « Nous allons tout faire pour repartir avec un bon résultat. Le groupe s'est bien préparé, comme le confirme le bon résultat (victoire) acquis face à Lokeren. » Le Rwanda a fait d'énormes progrès depuis quatre ou cinq ans. Après une honorable participation à la CAN 2004, battu difficilement par le pays hôte et futur vainqueur de l'épreuve, le Rwanda a impressionné les observateurs par la qualité de son jeu et ses joueurs. Le technicien suédois a procédé à un dosage entre pros (évoluant à l'étranger) et locaux. C'est ce redoutable adversaire, dans le contexte actuel, que les Verts devront battre pour continuer à espérer une éventuelle qualification à la CAN 2006. Mais cela dépendra de nombreux paramètres. D'abord, dans quel état psychologique les partenaires de Antar Yahia aborderont-ils cette manche, sachant que le mauvais souvenir du Gabon (0-3) hante toujours les esprits des joueurs. D'après les échos récoltés auprès des joueurs à Oran, ces derniers semblent être guéris de l'humiliation de Annaba. Tous ont à cœur de prouver aux supporters que ce n'était en fait qu'un accident de parcours que les joueurs ont vite fait de corriger en allant imposer le partage des points au Rwanda dans son antre. Le staff technique a axé l'essentiel de son travail sur cet aspect. La route de l'Egypte passe par un parcours parfait d'ici la dixième et dernière journée des éliminatoires. Le groupe retenu semble décidé à faire le plein lors des matches de la phase. Au chapitre effectif, l'Algérie est bien dotée. Pour garder la cage, le coach national, Ali Fergani, a l'embarras du choix. Hicham Mezaïr, Mohamed Benhamou et Lounas Gaouaoui partent sur la même ligne. Le gardien du Paris Saint-Germain, Mohamed Benhamou, n'a pas démérité lors des cinq matches qu'il a disputé comme titulaire. Face au Nigeria, il a fait un match de très haute facture, digne de Abrouk ou de Cerbah de la belle époque. Son retour dans le groupe, après sa brève éclipse face au Burkina Faso, est une juste récompense pour son immense talent. Hicham Mezaïr, lui, est bien revenu après sa suspension et sa sortie ratée à la CAN 2004. C'est un solide client, lui aussi. Lounas Gaouaoui n'est plus à présenter. Ses états de service en sélection et en club plaident pour lui. La défense et le milieu de terrain offrent toutes les garanties de solidité et de bonne relance de jeu. Avec Raho, Yahia, Beloufa, Belhadj, Bouguerra, Mansouri, Dziri, Achiou, Ghazi, Belkaïd, les deux compartiments sont bien parés. Mais c'est l'attaque qui doit faire la différence. Là aussi, le staff technique est à son aise avec des joueurs aussi talentueux que Saïfi, Ziani, Boutabout, Daoud Sofiane, Bourahli et Arrache. La balle est à présent dans le camp de nos joueurs. A eux de bien négocier ce virage. Le public oranais fidèle à ses bonnes habitudes les soutiendra du coup d'envoi au coup de sifflet final.Ce serait une bonne entame si les Verts empochaient les trois points de la rencontre de ce soir. Elle leur ouvrirait l'appétit et la voie à une qualification à la CAN 2006.