Les étudiants manifestent toujours dans la wilaya de Annaba. Les citoyens se sont joints à eux, encore une fois, pour marcher ensemble le long du Cours de la Révolution, dont l'acte est désormais une tradition. Au 32e mardi à Annaba, la mobilisation est forte et les marcheurs ont scandé des slogans hostiles au régime en place et à ses symboles. En effet, dans la matinée, ce sont des dizaines, sinon des centaines, issus de plusieurs facultés et écoles, relevant de l'université Badji Mokhtar de Annaba, qui, mêlés aux citoyens, ont rejeté encore une fois la prochaine élection présidentielle. D'autres ont observé un sit-in sur le perron du théâtre Azzedine Medjoubi, face à la plus importante place publique de la wilaya. Ils scandaient tous, entre autres, «Jibou istimarat mel Imarat !» (Signez vos imprimés aux Emirats) «Pas de vote avec les habitués des casse-croûtes !» «Une République démocratique pas militaire !» ainsi que d'autres slogans hostiles au pouvoir. «Ce pouvoir ne prend pas en considération les revendications de la rue. Cette dernière réclame en priorité des actes d'apaisement, dont la libération des détenus d'opinion. Mais le chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP) botte dans le décor. Paradoxalement, il disait toujours être rangé du côté du peuple alors qu'à Alger, les éléments de la police bastonnent et interpellent sans distinction les manifestants chaque vendredi. Craint-il pour l'avenir du système ?» s'interrogent plusieurs étudiants rencontrés sur les lieux, brandissant des banderoles et l'emblème national. Vers 14h, étudiants et citoyens se sont dispersés dans le calme en se donnant rendez-vous vendredi prochain, dont le point de rencontre est toujours le Cours de la Révolution, en criant : «Les généraux à la poubelle, l'Algérie a eu son indépendance !» «ça y est, c'est bon, le peuple est Président !»