Des étudiants universitaires, des avocats et des citoyens de la wilaya de Annaba ont marché hier en groupes. Intervenant au lendemain de la convocation du corps électoral par le chef d'Etat Bensalah, le 30e mardi a drainé cette fois plus de monde par rapport aux mardis d'avant. En effet, adultes, jeunes et moins jeunes et surtout beaucoup de femmes se sont ébranlés depuis le cours de la Révolution jusqu'au siège de la wilaya avant de revenir au point du départ. Outre des slogans hostiles au pouvoir et à ses représentants, ils ont réitéré leur rejet catégorique quant à la prochaine élection présidentielle. Le vice-ministre de la Défense nationale, le général-major Ahmed Gaïd Salah, a également été, comme d'habitude, pris pour cible par les marcheurs qui ont marqué un arrêt devant le siège de la wilaya. Sur place, mégaphone en main, les manifestants ont crié à qui voutait les entendre : «Pas de vote avec la îssaba !», «Allez voter sans nous !», «Système dégage, l'université s'engage !», «Algérie libre et démocratique !», «Etat civil, pas militaire !» Force est de relever que le peloton de la marche d'hier a été composé majoritairement de femmes et de jeunes filles qui brandissaient des cartes de vote. Une autre forme de message adressée par les protestataires à ceux qui veulent organiser une élection présidentielle avec les symboles de l'ancien système, spécialistes de la fraude. Drapés de l'emblème national, massés sur le perron du théâtre régional Azeddine Medjoubi, face au cours de la Révolution, les manifestants scandaient : «Les généraux à la poubelle, l'Algérie a eu son indépendance» et «ça y est, c'est bon, le peuple est président !»