L'Algérie n'a pas l'intention de consacrer les 286 milliards de dollars prévus dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014 à l'importation de marchandises diverses. « Nous escomptons les transformer non seulement en réalisations pour les citoyens, mais aussi et surtout les dédier au développement de notre outil économique », a expliqué Ahmed Ouyahia lors de la cérémonie inaugurale, hier,de la 43e édition de la Foire internationale d'Alger (FIA). Cette manifestation qui voit la participation de quelque 1200 sociétés est une occasion inouïe d'établir des contacts que le Premier ministre espère « fructueux ». « L'Algérie est, certes, un marché mais aussi et surtout un pays qui aspire à développer son économie », estime M. Ouyahia. D'ailleurs 368 entreprises algériennes publiques et privées sont représentées à cette FIA, aux côtés de 835 sociétés étrangères, issues de quelque 40 pays différents. Et la présence de nombreux ambassadeurs, venus accueillir la délégation ministérielle aux portes des stands de leurs représentants respectifs, renseigne quant à l'importante vitrine que demeure la FIA. Surtout, lorsque l'on sait les nombreux déboires rencontrés par des firmes internationales sur le sol algérien. Un environnement que certains vont jusqu'à qualifier « d'inhospitalier » à l'investissement étranger. Alors, qu'attend l'Algérie de ses partenaires ? « Notre pays a d'indéniables atouts », a rétorqué le Premier ministre qui poursuit : « Je crois qu'en toute légitimité, l'Algérie a le droit, à l'instar de tous les pays du monde, de faire du négoce à son avantage, et ce, selon les conditions de son propre marché. » Toutefois, en contrepartie de la présence de ses associés, le gouvernement a le droit d'exiger « leur contribution au développement des capacités nationales de production et de services », réitère Ahmed Ouyahia. « Tel est, d'ailleurs, le message du président de la République lors de l'adoption du plan quinquennal en Conseil des ministres », affirme-t-il. Ce qui, selon lui, « doit être l'effort quotidien de chaque membre du gouvernement ». Cette foire, dont l'invité d'honneur est, cette année, la Jordanie, a vu la présence de la quasi-totalité du staff gouvernemental, en sus de nombreux hommes d'affaires et autres chefs d'entreprise. Toutefois, l'on aura constaté l'absence remarquée des ministres « remaniés », qui ont changé de portefeuilles à la faveur du dernier remaniement ministériel.