– Sidi Bel Abbès : Le mouvement ne faiblit pas Des centaines de personnes ont défilé hier dans les rues de Sidi Bel Abbès pour le 33e vendredi consécutif, réclamant le départ de tous les anciens soutiens du régime de Bouteflika. Toujours aussi déterminés, les manifestants se sont d'abord rassemblés sur l'esplanade du 1e Novembre (ex-Carnot) avant de converger vers le boulevard de la République, puis l'avenue Mohamed Khemisti. Les slogans ont à nouveau ciblé le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée, le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, et le Premier ministre Nouredine Bedoui. «Bensalah dégage !», «Bedoui dégage !», «Makanch intikhabat ya issabate !» (Pas d'élections avec les gangs, ndlr)», ont scandé les manifestants, tout en fustigeant le rôle propagandiste de l'ENTV et des chaînes de télévision offshore. «Echorouk, Ennahar kanawat el âar !» (Médias de la honte, ndlr), ont-ils lancé en réponse à l'opération de boycott du mouvement populaire par des chaînes TV pro-pouvoir. Les protestataires ont également appelé à libérer les personnes emprisonnées pour avoir manifesté dans la rue et les détenus d'opinion. «Libérez Bouregaâ, libérez les détenus !» ont-ils scandé. «Les marches populaires se poursuivront tant que le pouvoir n'aura pas procédé à la libération des détenus et accepté un changement radical de gouvernance», souligne un jeune manifestant qui insiste sur le caractère éminemment pacifique et unitaire du mouvement né le 22 février dernier. M. Abdelkrim – Chlef : Les manifestants rejettent les figures du système La contestation ne faiblit pas à Chlef, malgré la hausse de la température et l'absence de transport public chaque vendredi après-midi de et vers le chef-lieu de wilaya. Mais cela ne dissuade pas, visiblement, des citoyens de la région de prendre part au mouvement populaire de protestation pacifique contre toutes les figures du système politique, notamment celles du Président déchu. La marche s'est ébranlée du boulevard longeant la mairie avant de parcourir les grandes artères de la ville sous un soleil de plomb. Les manifestants ont encore réitéré leurs slogans habituels en ce 33e vendredi, dénonçant avec force l'entêtement du pouvoir à vouloir composer avec les mêmes symboles rejetés par le peuple algérien dans un processus aussi important et décisif pour l'avenir de la nation. Pour eux, «il est inconcevable que les mêmes visages du régime décrié par les Algériens soient au cœur même du dispositif d'organisation de l'élection présidentielle ou en se portant candidat à ce scrutin imposé par le pouvoir réel». Et de clamer haut fort : «Nous voulons un Etat civil avec des dirigeants choisis librement par le peuple algérien et lui seul.» A.Yechkour – Tlemcen : «Il n'y aura pas de vote !» Chaque vendredi qui passe consolide l'idée du boycott de l'élection présidentielle chez les manifestants. Et ils le disent clairement, en s'adressant directement au vice-ministre de la Défense, adepte acharné de cette consultation électorale. «Gaïd Salah, il n'y aura pas de vote !» et «Généraux, l'Algérie aura son indépendance !» Une prise de position sans détour que rappellent les protestataires le slogan principal du 22 février dernier : «Non au 5e mandat déguisé !» Des réponses claires d'une population aux discours militaristes fastidieux. «Ali La pointe, l'Algérie est de retour !» scandaient avec forte émotion les marcheurs qui, ne trouvant pas une oreille encline à leurs doléances chez les vivants, leurs gouvernants, interpellent les martyrs pour les informer de leur dur combat, pour les prier de venir à leur secours. Et puis ce slogan portant l'estocade : «Remplissez les formulaires aux Emirats !» pour dire que l'avenir des Algériens est dicté ailleurs qu'ici. Une véritable guerre de mots incisifs entre le régime féroce, toujours, en vie et des patriotes luttant pour «récupérer» leur pays. «Libérez les détenus politiques !» exigeaient les manifestants toujours aussi unis autour de revendications légitimes. «Pas de vote avec la mafia ! L'Algérie, c'est nous et c'est nous qui décidons !» C. Berriah – Mostaganem : Le hirak dit non à l'élection présidentielle Venus des différents coins de la ville et autres communes limitrophes, les manifestants de Mostaganem ont commencé à affluer vers le centre-ville tout juste après la prière du vendredi, avant de sillonner les différents boulevards. Les principaux slogans ont porté sur l'élection présidentielle, prévue le 12 décembre prochain. Ils ont scandé : «Non à l'élection présidentielle dans de telles conditions !» «Les figures de l'ancien régime sont toujours là !», «Le parti FLN out !» Cela en plus d'autres slogans hostiles au pouvoir. Les manifestants ont exprimé leur attachement à l'unité nationale et condamnent toutes les manœuvres susceptibles de porter atteinte à la cohésion du peuple algérien. Au moment où nous mettons sous presse, la manifestation s'est déroulée dans le calme et sans aucun dérapage. Lakhdar Hagani – Tiaret : rejet des élections du 12 décembre Tiaret 4 octobre 2019. Il est 14h30 et sous les platanes de la place des Martyrs (ex-place Carnot) ça devise sur le hirak. Soudain, la tête de la marche pointe à la descente du boulevard Benbadis. Les quelques 2000 marcheurs, hommes et femmes, ont battu le pavé en traversant la principale artère de la ville, la rue Emir Abdelkader, descendu vers le carrefour le Regina et remonté vers la place et les slogans n'ont pas cessé. Ils avaient un seul dénominateur commun : rejet de l'élection du 12 décembre. «Hadh el aam makache el vote», «Gaa Yerhlou». Des pancartes et slogans évoquent «l'application de l'article 7» et d'autres tout en expliquant «qu'un Etat se construit avec la loi» appellent à «la libération des détenus du hirak». Bien quadrillé comme à l'accoutumée, le hirak a pris fin dans le calme avec des certitudes pour les uns, mais la déception des autres de ne rien voir venir… A. Fawzi – Mascara : le hirak maintient ses exigences Une centaine de manifestants, hommes, femmes et enfants, sont sortis dans les localités de Mascara et de Mohammadia pour la marche du 33e vendredi de révolution pacifique pour dire : «Non à l'élection présidentielle sans le départ des anciennes figures du système et sans la libération de tous les détenus du hirak.» «Le pouvoir en place veut par tous les moyens imposer une élection présidentielle en force, alors que lui-même sait que les conditions ne sont pas favorables. Ces gens du pouvoir sont en train de nous mener droit dans le mur», nous dira Brahim Senouci, écrivain et maître de conférence, présent à la marche. «FLN, RDN, gouvernement, Parlement, dégagez tous !», et «FLN et RND, tous à la prison d'El Harrach ! I étaient, en outre, parmi les autres slogans lancés devant le siège du FLN, dont ses deux anciens SG sont à la prison d'El Harrach. Les manifestants en passant devant les sièges de la cour de justice et de la wilaya ont réitéré leur revendication de l'ouverture d'enquêtes judiciaires sur les différentes affaires de corruption, de détournement de fonciers, abus de fonction, blanchiment d'argent et d'enrichissement illicite. Souag Abdelouahab