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Lettre ouverte à monsieur le ministre de la communication, en charge du ministère de la culture Le réalisateur et producteur Belkacem Hadjadj nous écrit
Interrogé sur «la non-projection du film Papicha» par un journaliste (chaîne de TV El Hayet, vidéo datée du 02/10/2019, disponible sur YouTube), monsieur le ministre de la Communication (en charge intérimaire de la culture) déclare ce qui suit : «Sincèrement, je n'ai aucune réponse à vous fournir quant à ce film… parce que je ne suis pas au fait des raisons qui ont valu la non-projection de ce film. Vous n'aurez qu'à demander au producteur ainsi qu'à la réalisatrice… Ce n'est pas moi… Je n'ai pas de données…». Voici donc la réponse du producteur. L'avant-première du film Papicha et sa sortie algérienne ont été empêchées à la dernière minute par des responsables du ministère de la Culture, et ce, dans l'opacité la plus totale, sans la moindre explication ni notification. Le film a pourtant été coproduit par l'Algérie avec des fonds du ministère algérien de la Culture ; il dispose de tous les visas réglementaires algériens nécessaires pour sa distribution en Algérie, il a été désigné par le comité algérien de sélection (dirigé par M. L. Hamina) pour représenter l'Algérie aux Oscars. En plus de son caractère arbitraire, ce blocage desservait la participation du film aux Oscars, car une des conditions exigées était une sortie dans le pays d'origine. En tant que producteur du film, je me suis adressé aux services du ministère de la Culture pour une explication : rien. Pas même une notification officielle de ce qui était de fait un acte de censure d'un film… disposant du visa officiel de sortie du même ministère, à la veille d'une avant-première officielle organisée par ce même ministère ! J'ai sollicité le cabinet de Monsieur le ministre de la Communication (en charge de la culture) à qui j'ai adressé, par écrit, toutes les informations concrètes sur le problème. J'ai exposé le caractère arbitraire de la mesure, le blocage pour la sélection aux Oscars, et le préjudice à l'image internationale de l'Algérie. Aucune réponse n'a été fournie, aucune suite n'a été donnée. J'ai été donc contraint d'alerter l'opinion publique à travers les médias algériens et étrangers (notamment, El Watan et Le Monde). Toujours aucune réaction officielle. Cette réaction officielle vient – enfin ! – à travers cette vidéo, qui m'interpelle personnellement, en tant que producteur du film. J'apprends donc que Monsieur le ministre en charge du secteur ignore tout de cette mesure. Soit. Prenant acte de votre réponse, je demande donc officiellement qu'une enquête soit menée pour faire toute la lumière sur ce grave «dysfonctionnement» qui met la culture et l'image de l'Algérie à la merci d'agissements opaques et arbitraires, au mépris des lois et règlements. S'il s'agit d'une censure, même tardive, qu'elle me soit officiellement notifiée et justifiée. S'il s'agit d'un pur arbitraire, que les responsables en soient désignés et sanctionnés.