Des centaines de personnes ont marché, hier, dans les rues d'Oran, pour condamner avec force la nouvelle loi sur les hydrocarbures, en passe d'être promulguée. Au début, il ne devait s'agir que d'un rassemblement à la place du 1er Novembre, mais eu égard à l'engouement des manifestants, les organisateurs ont décidé de battre le pavé jusqu'à la wilaya, puis jusqu'à Sonatrach-Aval, dont le siège se trouve à cité Djamel (est de la ville). «La li kanoun el mahroukat li yokhrouj m' takanate !» (Non à la loi des hydrocarbures qui sort des casernes) ont crié les manifestants en arpentant le boulevard Emir Abdelkader. A mesure que la procession défilait dans les rues du centre-ville, elle a vu ses rangs grossir imperceptiblement. «Chaab yourid iskate el barlamane !» (Le peuple veut la dissolution du Parlement), «Baouha, les généraux bahoua !» (Les généraux ont vendu le pays), «Barlamane ya khadaa, Essahra la toubaa !» (Parlementaires, espèce de traîtres, notre Sahara n'est pas à vendre), «Kanoun el malia à la poubelle !», ont, entre autres, crié les manifestants. Même son de cloche sur les pancartes, où nous pouvions lire : «Gouvernement-APN, vous n'êtes pas dignes d'être les représentants de l'Algérie souveraine», «L'Algérie n'est pas votre héritage yal khamassine», «No to hydrocarbons law 2019», «Le peuple refuse une loi d'un Parlement non légitime et d'un gouvernement non légitime», «La loi sur les hydrocarbures est honteuse ! L'Algérie n'est pas à vendre !» Au début du rassemblement à la place 1er Novembre, des débats étaient engagés entre ceux qui rejetaient spécialement cette loi, dans le fond comme dans l'accessoire, et ceux qui, par principe, se contentaient de s'opposer à toute loi émanant de ce gouvernement du fait qu'il est illégitime.