À l'instar de leurs concitoyens d'autres grandes villes du pays, les Oranais ont marché hier matin pour faire barrage au nouveau projet de loi sur les hydrocarbures qui, estiment-ils, ouvrira la porte au pillage des richesses de l'Algérie. "Ce texte de loi, élaboré par un pouvoir illégitime, ne signifie rien de moins que le bradage des hydrocarbures au profit des majors pétroliers étrangers", a-t-on affirmé parmi les manifestants en citant notamment le Français Total qui, d'après eux, serait l'un des principaux bénéficiaires d'un texte scélérat. Très remontés contre cette "nouvelle trahison", les manifestants, dont des enseignants universitaires, des étudiants et de simples citoyens, ont scandé des slogans exigeant le départ de Gaïd Salah et d'Abdelkader Bensalah, et le démantèlement du Parlement, tous considérés comme des "traîtres qui veulent vendre le pays". On pouvait, d'ailleurs, lire sur les pancartes "L'Algérie n'est pas à vendre", "Le peuple refuse la loi sur les hydrocarbures et exige le départ du gouvernement et du Parlement illégitimes". Dans un premier temps, les manifestants ont organisé un rassemblement place du 1er-Novembre pour dénoncer le texte de loi sur les hydrocarbures et réaffirmer leur rejet de l'élection présidentielle et leur détermination à poursuivre le mouvement de contestation jusqu'à l'éradication de l'ensemble du système au pouvoir. Ensuite, décision a été prise de se rendre jusqu'au siège de la wilaya en empruntant l'itinéraire habituel des marches du vendredi. Les manifestants s'en sont également pris à la loi de finances 2020 qui prévoit un retour à l'endettement extérieur et l'instauration de nouvelles taxes. "Qanoune el-malia darouh el-bandia", (La loi de finances a été concoctée par des malfaiteurs), n'ont-ils cessé de scander, convaincus que les deux textes de loi ont été élaborés pour brader les richesses du pays.