La Fédération nationale de l'industrie agroalimentaire, de l'agriculture et des pêches, affiliée à la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA) « se démarque des accusations de détournements des deniers publics », auxquels se sont livrées certaines entreprises privées spécialisées dans la transformation du lait, souligne cette organisation dans un communiqué de presse rendu public. Un responsable des douanes algériennes a déclaré, mardi dernier, qu'un faux producteur de lait a été traduit en justice et cinq autres dossiers de contentieux ont été engagés dans le cadre d'une enquête nationale. Les services des douanes révélaient que nombre de transformateurs de lait s'adonnaient à des « pratiques frauduleuses avérées », notamment « la majoration des factures d'importation de lait en poudre ». Ladite Fédération tient en tous cas, poursuit le communiqué, à « se désolidariser des comportements commis par tout producteur de lait membre de son organisation ou pas qui enfreindrait les lois de la République ». « Les révélations faites par la presse n'ont rien à voir avec les véritables professionnels du lait », insiste-t-elle, en pointant du doigt « l'attitude et les agissements irresponsables et les pressions de toutes natures exercées par quelques barons de la poudre, mécontents de la saine régulation du secteur ». Ces personnes étrangères au secteur laitier n'ont pour seul intérêt que de faire du business sur le dos des véritables professionnels, accuse encore cette organisation professionnelle. Réunis par ailleurs jeudi dernier à Alger, les membres de la Cipa, notamment les propriétaires des laiteries privées, se sont penchés sur les contraintes auxquelles la profession fait face depuis quelques années. Les professionnels de la filière lait déplorent entre autres, selon les termes du communiqué, « l'insuffisance du quota de poudre de lait calculé par le passé en dehors des capacités de production propres à l'entreprise productive et au réseau de distribution territoriale des besoins en sachets ainsi que de la procédure de paiement mise en place par l'office régulateur. » Après la crise aiguë de 2007, dont l'origine se trouvait dans « le dysfonctionnement dans la distribution », le président de la Fédération nationale de l'industrie agroalimentaire, de l'agriculture et des pêches, a écarté l'éventualité d'une nouvelle crise. Il a tenu à rassurer ses membres quant au fait de pouvoir « profiter des avantages concédés par les pouvoirs publics en vue de l'acquisition de vaches laitières pour la création de bassins laitiers productifs de lait cru ». Cela dit, les laitiers affiliés de la Cipa y voient dans la création du Comité interprofessionnel du lait (CIL) quelques signes d'espoir. C'est d'ailleurs ce même comité qui s'occupe de la question des affectations des quotas de poudre de lait. La validation du CIL du rapport de sa commission interne, le 7 juin dernier, est perçue de manière positive par les professionnels, particulièrement pour son sens « de la rationalité et de l'équité entre les secteurs privé et public, entre les trois régions géographiques et entre les laiteries privées », conclut ladite fédération, membre de la Cipa.