Mohamed Améziane Méchouar est un auteur écorché vif. Le courant de sa plume, littérairement et littéralement parlant, décline un trait cursif chargé et empli d'histoire, de générosité et de valeurs cardinales, telle la tolérance. Il consigne une écriture d'une grande sensibilité et ce, par un regard, un point de vue et autre trajectoire sans concession. Mohamed Améziane Méchouar est un écrivain algérien émigré au Canada, où sa veine et sa passion dévorante des belles lettres s'est révélée et exprimée. Dans son premier roman Victime et Coupable, publié en 2008 aux Editions Le Manuscrit, il dévoile un talent avéré d'une écriture authentique. Un récit romancé portant l'Algérie, qui selon, lui, présente une ambivalence entre démocratie et dictature. narrateur, il plonge le lecteur dans un univers antinomique où les personnages sont crédibles, les dialogues d'excellente facture. Mohamed Améziane Méchouar a du souffle, un don inné pour la narration. Une écriture simple, fluide, solide, entière, réaliste. Il s'agit d'un roman essentiel retraçant des événements qui ont pu avoir lieu en Algérie, mais aussi ailleurs, dans d'autres pays, et qui au bout du compte menace l'humain. Il a écrit ce roman avec une telle intensité et lucidité et surtout avec son cœur, ses tripes. Donc, une immense sincérité. « J'ai écrit ce roman, il y a environ huit ans, pour témoigner de mon temps et de mes espoirs… », confie Mohamed Améziane Méchouar. Et puis, ce témoignage poignant en guise de dédicace filiale et posthume à son père : « Ce livre est dédié à la mémoire de mon père assassiné le 25 mai 1962, durant la guerre, par l'OAS à Alger, au 240, rue de Lyon à Belouizdad ; ma mère, courageuse et digne, a élevé ses quatre enfants sans aucune aide ni reconnaissance pour son mari assassiné. La vérité : nous avons vécu orphelins à cause d'une guerre. Et nous ? Personne ne s'y intéresse. 46 ans après : justice où es-tu ? ». Le Feu de la braise, paru en 2009 aux éditions Manuscrit, est une intrigue policière, un polar, un roman historique à la fois, parlant toujours de l'Algérie. Un livre passionnant où le lieutenant Cervantès, ancien combattant de la guerre d'Algérie, tente de résoudre une enquête concernant une affaire de terrorisme, et qui ne s'attendait pas à devoir revenir sur le passé d'activiste politique contre l'OAS avec son ami Mustapha Fahem. L'affaire prend pourtant vite une tournure très personnelle. Un « road movie » livresque et initiatique observant des escales à Relizane, Oran ou encore Madrid. Et ce, tout en décriant et dénonçant la bêtise humaine, l'ignominie, l'ineptie et la grande hypocrisie sociale. Le Récit de ma mère, édité toujours chez Le Manuscrit en 2009, est un roman émouvant et viscéral. Un ouvrage au nom de la mère ! D'ailleurs, Mohamed Améziane Méchouar dédie ce récit à la mémoire de sa mère, Fatma, une femme battante et combattante, courageuse, toujours présente dans son esprit. Il fait revivre l'Algérie d'avant la guerre d'indépendance. Dénonçant le colonialisme, il décrit la rancœur d'une population qui subissait quotidiennement les inégalités, les humiliations, l'injustice et l'occupation coloniale. Une teneur dense et forte puisée dans les souvenirs lancinants et douloureux dans les mouvements de l'histoire. Mohamed Améziane Méchouar Victime et Coupable (2008) Le Récit de ma mère (2009) Le Feu de la braise (2009) Aux Editions Le Manuscrit.