La commémoration du 18e anniversaire de l'assassinat du président Boudiaf, le 29 juin, s'est déroulée, pour des raisons de commodité, dans la ville de Bou Saâda. Une commémoration qui avait une connotation particulière du fait que l'initiative était citoyenne et que l'aspect officiel était quasiment absent. C'est une association, en l'occurrence Mechaâl Echahid, qui l'a parrainée en lui conférant le caractère réglementaire. Cette particularité réside – outre la présence de Nacer Boudiaf, fils du défunt président, et de son frère Aïssa – dans la participation de certaines personnalités ne faisant pas partie du système, à l'instar de Abdelhamid Mehri (ex-responsable du parti FLN) et Ali Benmohamed (ancien ministre de l'Education nationale). Ali Mehsas, qui devait assister à cette commémoration, a quitté les lieux en apprenant que M. Mehri allait assister à la cérémonie. Hormis ces personnalités, ont participé à cette célébration Mohamed Abbès (historien et écrivain) et Lahcène Zeghidi (professeur d'histoire à l'université d'Alger) qui ont abordé le parcours du Président selon l'aspect académique, sans pour autant poser la problématique de sa mort et les conditions qui l'ont entourée. Ce sont les poètes, qui se sont succédé lors de cette cérémonie, qui ont utilisé les mots crus pour parler de traîtres, d'assassins et de corrompus. Nacer Boudiaf n'a pas manqué de fustiger le système et son comportement honteux devant l'artisan de la Révolution de Novembre, qui n'a fait que répondre à l'appel de la patrie à un moment crucial de son histoire.