Le successeur de Bioman Zerhouni à la tête du stalinien ministère de l'Intérieur a fait la promesse de changer un peu les formes, dans un pays où le policier peut, sur un coup de tête, vous enlever votre permis ou votre extrait de naissance, entrer chez vous ou changer votre vie. C'est tout à son honneur, bien que le système étant plus fort que ses composantes, il est peu probable qu'un homme puisse changer quoi que ce soit. Mais dans le chapitre des actions, il a promis l'installation d'un comité d'éthique des walis, ce qui est une bonne idée en théorie. Car les ministres passent, mais les walis restent, font la pluie, le beau temps et les orages, suspendent les maires, sont à la tête de budgets considérables et n'ont de compte à rendre à personne, à part aux puissants lobbies qui les ont placés. Véritables piliers du système, commis des clans au pouvoir et garants de l'immobilisme rentier, ils sont la caste sur laquelle s'appuie le régime pour régner et ne sont pas liés à une quelconque efficacité de gouvernance. A l'image du wali de Annaba, pour ne prendre que cet exemple, parent de l'ex-ministre de l'Intérieur qui, après avoir déclenché des émeutes à Chlef où il régnait, a été récompensé en étant nommé wali de Annaba. Il y a quelques jours, de violentes émeutes secouaient un quartier populaire de Annaba et si le wali n'est pas coupable, il ne se sent absolument pas responsable. C'est un problème de fond, les walis ne sont pas élus par la population, ce qui est bien dommage. La défaite de l'Algérie contre les Etats-Unis aurait dû pousser le pays de Bouteflika à adopter le système américain où même les gouverneurs – équivalent des walis – sont élus par les citoyens de la wilaya. Malgré sa bonne volonté, Daho Ould Kablia ne peut rien faire à ce sujet ; lui-même n'est d'ailleurs pas élu. Tout comme Saâdane, nommé par Raouraoua. Au fait, qui nomme Raouraoua ?