La diplomatie sahraouie a averti que le gouvernement «adoptera la position appropriée et les décisions nécessaires pour défendre sa souveraineté conformément au droit constitutif de l'Union africaine et au droit international». La République arabe sahraouie démocratique (RASD) a dénoncé l'ouverture par la Gambie d'une représentation consulaire à Dakhla, ville occupée du Sahara occidental, qualifiant cette décision d'«irresponsable» et d'«agression flagrante». «La République de Gambie a ouvert mercredi ce qu'elle a appelé un ‘consulat' dans la ville occupée de Dakhla, en relation directe avec l'occupation illégale marocaine de parties de la République sahraouie», a indiqué le ministère sahraoui des Affaires étrangères dans un communiqué publié le même jour. «La RASD considère cet acte commis par la Gambie comme une agression flagrante sur son territoire, un soutien à l'occupation marocaine et une violation manifeste du droit constitutionnel de l'Union africaine et de ses résolutions de légitimité internationale qui ne reconnaissent aucune souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental», a soutenu le ministère sahraoui des Affaires étrangères. La RASD, a ajouté le communiqué répercuté par les médias sahraouis, «condamne fermement cette agression et la décision irresponsable de la Gambie» et «porte au gouvernement de ce pays, avec l'occupant marocain, les conséquences qui résulteront» de cette violation. La diplomatie sahraouie a souligné que le gouvernement «adoptera la position appropriée et les décisions nécessaires pour défendre sa souveraineté conformément au droit constitutif de l'Union africaine et au droit international». L'Algérie a, de son côté, qualifié de «violation» du droit international la décision unilatérale du gouvernement de Gambie d'ouvrir une représentation consulaire à Dakhla, ville occupée du Sahara occidental, dans un communiqué rendu public mercredi par le ministère des Affaires étrangères (MAE). La Gambie est le troisième pays après la Côte d'ivoire et les Comores à ouvrir un consulat dans les territoires sahraouis occupés ces derniers mois. Le 26 juin 2019, l'ambassadeur de Côte d'Ivoire s'était déplacé dans la même ville depuis Rabat, à l'occasion de l'ouverture du premier consulat honoraire à El Ayoune. Jamais auparavant un pays, même parmi les plus grands amis du Maroc, n'avait franchi un tel palier en cautionnant une représentation diplomatique, même honoraire, dans l'une des villes des territoires sahraouis occupés. Le Maroc, soutenu activement par la France et l'Espagne dans son opération de spoliation des terres sahraouies, compte toujours beaucoup sur les capitales de l'Afrique francophone pour rejoindre ses vues concernant le Sahara occidental. Les Comores avaient inauguré, fin décembre, un consulat général à El Ayoune, au Sahara occidental. Ces violations du droit international interviennent au lendemain du 15e congrès du Front Polisario, au cours duquel le mouvement indépendantiste a réaffirmé qu'il «ne sera jamais acteur» dans une opération ne respectant pas le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance. Il avait appelé, une nouvelle fois, la communauté internationale à assumer ses responsabilités en exigeant l'application de la Charte et des résolutions de l'Onu, relatives au règlement du conflit du Sahara occidental. Le président de la RASD, Brahim Ghali, avait appelé, quant à lui, la communauté internationale à «assumer ses responsabilités en exigeant l'application de la Charte et des résolutions de l'ONU, en tête desquelles l'indépendance des pays colonisés, et à parachever le processus de décolonisation dans la dernière colonie d'Afrique». Les participants au 15e congrès du Front Polisario, qui s'est tenu du 19 au 23 décembre dernier à Tifariti, ont réaffirmé, d'une seule voix, l'attachement du peuple sahraoui à l'exercice de son droit à l'autodétermination et à l'indépendance, qui constitue «une ligne rouge à ne pas dépasser».