C'est aujourd'hui, en principe, que les coéquipiers du capitaine Sofiane Bendebka doivent rallier la capitale tunisienne, Tunis, pour effectuer le stage hivernal dans la localité de Gammarth, et qui s'étalera sur une semaine. Un stage qui débute sur fond de crise multidimensionnelle au sein du vieux club algérois, aussi bien sur le plan technique, qu'organisationnel et surtout administratif. Une crise née notamment de la guéguerre que se livrent, depuis un peu plus d'un mois, le PDG de la SSPA/Le Doyen, Achour Betrouni, et le directeur sportif, Fouad Sekhri, dont l'enchevêtrement des prérogatives de l'un et de l'autre, a créé une tension indescriptible et un malaise sans précédent au sein du club, qui s'est traduit par une série d'échecs sur le plan technique, avec d'abord une quasi-élimination du Mouloudia de la Coupe arabe des clubs, après la défaite concédée à Blida, en quart de finale face au Raja de Casablanca, suivie d'une autre, cette fois-ci en championnat, avec le revers de jeudi dernier face à l'ES Sétif (1-2) au stade Omar Hamadi de Bologhine, qui prive le club du titre honorifique de champion d'hiver. Tout a commencé le 11 décembre dernier, avec la décision prise par Sekhri, et du reste non approuvée au préalable par Betrouni et le CA de la SSPA, qui n'avaient pas été avisés, de limoger Bernard Casoni et même d'entamer des négociations avec un technicien espagnol. Si la tension baissera d'un ton par la suite, la guéguerre a repris de plus belle, suite à la décision de ce même Sekhri de libérer Chafaï pour rejoindre Damac (Arabie Saoudite), puis Azzi une semaine plus tard pour Umm Salal (Qatar). C'est d'ailleurs ce transfert qui a de nouveau mis le feu aux poudres, avec d'un côté Betrouni qui accuse Sekhri de «faux et usage de faux», car n'ayant pas le pouvoir de signature, et donc de signer la libération de Chafaï et Azzi sans en être habilité, alors que le DS assure qu'il a les pleins pouvoirs et s'érige en véritable patron du MCA. Une guéguerre qui a donc créé un malaise, prenant même l'équipe en otage, le tout sous le silence intrigant du propriétaire du club, Sonatrach, tout au long de cette crise, et qui est pour beaucoup la cause de ce malaise, en nommant deux entités (PDG de la SSPA et directeur sportif, ndlr) pour gérer une équipe, alors que la cohabitation entre les deux responsables est devenue obsolète, poussant même Betrouni à annoncer sa démission dans le cas du maintien de Sekhri. Betrouni et Sekhriont convoqués par le PDG de Sonatrach Muet depuis le début de cette crise, le propriétaire du Mouloudia d'Alger, Sonatrach, a décidé d'agir, ou du moins de se mêler de ce conflit Betrouni-Sekhri. On a appris, en effet, que le PDG de la compagnie pétrolière algérienne, Kamel-Eddine Chikhi, a convoqué les deux hommes pour une réunion d'urgence, pour régler cette crise de «leadership». A en croire certaines indiscrétions, le patron de Sonatrach serait déjà pour un départ des deux hommes et la nomination de nouveaux responsables afin que le MCA retrouve la sérénité et ne gâche pas le dernier espoir de renouer avec le titre en championnat, après une décennie de disette. Mekhazni, Djabou et BendeBka veulent partir Avec cette crise au sommet de la direction, qui s'est répercutée sur les résultats de l'équipe, créant même un malaise au sein du groupe, c'est une véritable saignée qui se profile à l'horizon. Ainsi, après Mekhazeni qui assure l'intérim depuis le départ de Casoni, et qui a décidé de se retirer de la barre technique pour retrouver son poste de DTS, considérant avoir échoué dans sa mission, c'est au tour des cadres de l'équipe d'évoquer leur départ. Abdelmoumène Djabou a fait ses adieux à ses coéquipiers, jeudi dernier dans le vestiaire après la défaite face à l'ESS, et réclame d'ores et déjà sa libération pour aller monnayer ses talents à l'étranger. Outre Djabou, le capitaine Sofiane Bendebka sollicité par le Club Africain, est plus que jamais enclin à quitter le MCA face au climat délétère au sein du club. C'est dire que rien n'augure de bon au sein du vieux club algérois. Sit-in des supporters pour réclamer le retrait de Sonatrach Le club en crise, les supporters ont décidé de leur côté de réagir. Affichant leur mécontentement quant à la situation qui prévaut au sein de leur équipe, jeudi dernier lors du match MCA-ESS, les fans du Mouloudia, en majorité, accusent Betrouni et Sekhri d'être les responsables de la crise, et de facto Sonatrach qui les a nommés. Pis encore, pour les fans, la solution c'est le retrait de Sonatrach de la gestion du club. D'ailleurs, plusieurs appels ont été lancés via les réseaux sociaux pour un sit-in, aujourd'hui (13h), devant le siège de la compagnie pétrolière, à Hydra avec comme leitmotiv : «Libérez le Mouloudia !»