Les autorités avaient décidé, fin 2008, d'interdire l'organisation de circuits touristiques aux étrangers dans l'axe entre le Hoggar et le Tassili n'Ajjer. A moins qu'ils aient une autorisation préalable et qu'ils soient accompagnés des forces de sécurité. Une décision prise devant la multiplication des kidnappings de touristes étrangers, une pratique qui permet aux terroristes de réclamer des rançons pour la libération des otages. Une source de financement pour AQMI. Mais aussi une manière d'exercer une pression sur les gouvernements de la région en exigeant la libération de terroristes dangereux, un chantage qu'Alger refuse fermement. « C'est une décision qui a été prise par la wilaya pour des raisons liées à la sécurité des touristes étrangers. C'est une décision normale », avait justifié le directeur par intérim de la direction du tourisme de la wilaya de Tamanrasset. En février dernier, une deuxième décision signifiait aux agences de tourisme de ne plus se rendre dans les lieux cités plus haut. Mais cette interdiction n'a jamais fait l'objet d'un écrit. « La direction du tourisme de Tamanrasset nous a dit verbalement de ne plus nous rendre sur les sites touristiques du Tassili, de Tefedest et de ne plus aller à Djanet ni par les pistes du nord ni par celles du sud, sans pour autant argumenter cette décision, explique Hamdaoui Ahmed, président de l'Association des agences de tourisme de la wilaya de Tamanrasset. Par contre, elle nous a transmis un écrit dans lequel elle nous a informés que nous devions obtenir une autorisation préalable de la direction du tourisme de chacune des wilayas dans lesquelles nous nous déplaçons dans le cadre de notre activité ». Une décision perçue comme un coup dur par les opérateurs touristiques, mais « justifiée » par les autorités.