Les ex-rebelles sudistes ont ouvert la porte hier à une « confédération ou un marché commun » avec les autorités de Khartoum si l'option sécessionniste l'emporte lors du référendum d'indépendance du Sud-Soudan, prévu dans six mois. Les ex-rebelles sudistes du SPLM et le Parti du congrès national (NCP) du président Omar El Béchir ont lancé hier un panel conjoint afin de déterminer ce qu'il adviendrait des dossiers clés (partage des ressources naturelles notamment) à l'issue du référendum de janvier en cas de victoire de l'une de ces deux options : indépendance ou unité. L'ex-président sud-africain Thabo Mbeki, qui préside un comité de l'Union africaine sur le Soudan, a proposé aux deux parties d'envisager la création d'une confédération de deux Etats indépendants ou une forme de coopération accrue, si l'option sécessionniste remportait le scrutin. Le référendum d'indépendance du Sud-Soudan est le point cardinal de l'accord de paix ayant mis fin en 2005 à plus de deux décennies de guerre civile entre le Nord du pays, majoritairement musulman, et le Sud, en grande partie chrétien. Ce conflit avait fait deux millions de morts. Le pétrole compte pour 98% des revenus du gouvernement semi-autonome du Sud-Soudan et pour environ 60% des recettes du gouvernement central de Khartoum. « Les deux parties (Nord et Sud) semblent se préparer au pire, avec chacune leur armée à la frontière. Il y a un besoin clair et pressant de la part des négociateurs d'en arriver à une solution sur le pétrole, et ce quel que soit le résultat du référendum », a fait valoir Rosie Sharpe, de l'ONG britannique Global witness, dans un communiqué rendu public.