S'il y a une cité qui cumule tous les maux d'une vie précaire, c'est bien celle de Rym à Annaba. Bien qu'elle relève du chef-lieu de wilaya, elle dégage cette image lugubre, due à son insalubrité et surtout son urbanisme sauvage. Rangée au fond de la sortie ouest de la ville, la cité Rym ne fait pas bon vivre pour ses habitants. Son cadre de vie général est marqué par des insuffisances telles que des routes impraticables, des trottoirs défoncés, des ordures ménagères jonchant les rues, des eaux stagnantes et pestilentielles qui côtoient les fuites d'eau potable. C'est le quotidien des habitants des immeubles des cités 300 et 350 logements sociaux, 350 logements de fonction de l'université et les 474 logements individuels AADL. «C'est une cité qui souffre de l'absence d'hygiène et de l'incivisme de ses habitants. La quantité insuffisante des bennes placées par les services de la voirie en est la cause. Les eaux usées sont souvent à proximité des fuites d'eau potable, ce qui multiplie le risque de maladies à transmission hydrique (MTH) ; en plus des ordures qui jonchent les rues, les moustiques sont à longueur d'année dans nos maisons. Bénévolement, des citoyens organisent périodiquement des campagnes de nettoyage de leur quartier», affirment des habitants. Concernée directement, l'association El Hana des quartiers 300 logements sociaux et 350 logements de fonction de l'université Badji Mokhtar, nous a fait part de la souffrance des citoyens qu'elle représente. «Notre cité se trouve dans un état de délaissement total. Les routes et les trottoirs nécessitent une réhabilitation urgente. À l'absence de l'éclairage public s'ajoute l'endommagement des canaux d'évacuation des eaux usées et la dégradation des espaces verts. Bien qu'elle soit fonctionnelle à temps plein, la polyclinique de la cité Rym ne peut plus répondre aux besoins de la population qui ne cesse de croitre. La réalisation d'une seconde polyclinique s'impose. Peut-on concevoir qu'une telle cité ne dispose pas d'un lycée ? Quant à son image, elle ne sera améliorée que par une opération de badigeonnage général», ont affirmé les membres de l'association El Hana, dans un communiqué adressé aux autorités locales, dont nous détenons une copie. Rappelons que la cité Rym, a fait l'objet, en janvier 2019, d'une visite des autorités locales. Au cours de sa rencontre avec les habitants et les associations, l'ex-wali avait annoncé la mobilisation d'une enveloppe de 200 millions de dinars, destinés à l'amélioration urbaine de cette grande cité. Contactée, l'association El Amel des 350 logements sociaux et 474 AADL individuels de la même cité confirme : «Lors de sa visite, l'ex-wali était accompagné par la majorité des responsables locaux concernés par notre problème. Sur place il avait dégagé une enveloppe financière de 200 millions de dinars. Depuis, rien n'a été fait, hormis quelques aménagements sur la route principale». Cependant, selon la direction de l'urbanisme et de la construction (DUCH), «l'enveloppe en question ne dépasse pas les 170 millions de dinars. Actuellement, trois entreprises ont été choisies pour entamer les travaux». Devant ce retard, les habitants lancent un appel au wali d'Annaba, Djamel Eddine Berimi à l'effet d'instruire ses cadres pour prendre en charge les réclamations des habitants dans les plus brefs délais.