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Hit… Story : Mark Knopfler, sultan du swing
Publié dans El Watan le 26 - 07 - 2010

C'est l'histoire d'un guitariste qui jouait plus vite que la musique et son ombre. Et qui, sur un coup de tête a quitté son métier de journaliste, à l'issue de la mort du guitariste légendaire, Jimi Hendrix, l'enfant terrible et de la balle de Seattle (USA), en 1970.
C'est celle de Mark Knofler, le guitar « héraut » du groupe britannique Dire Straits—dont était fan Lady Di — qui a bousculé l'establishment des six cordes. Nous sommes en été 1977, à Nassau, aux Bahamas, Peter Frampton, connu comme célèbre guitariste des Seventies à travers le succès I Want You (Show Me The Way) « vocodorisé » (talk box, auto tune)-alors, à la plage et ayant succédé à Eric Clapton, Mick Taylor des Rolling Stones, Johnny Winter,-sursaute. Il vient d'écouter une chanson bizarre, inédite, nouvelle, très fraîche et insolente de créativité. « Mon temps est fini, c'est fini pour moi en tant que guitariste ! », avouera Peter Frampton. Le titre de la chanson qu'il vient d'entendre sur la BBC, c'est Sultans Of Swing de Dire Straits. C'est dire de l'avènement de ce groupe qui porte une dénomination indigente : Dire Straits.
Ce qui veut dire raide, fauché (Money For Nothing, quoi !). Le titre Sultans of Swing, initialement enregistré comme une simple démo, passa en boucle sur Radio London. Il ne fallut pas longtemps pour que ce morceau devienne très populaire, et pour que Phonogram, un label britannique, propose un contrat au groupe. Aussi, Sultans Of Swing fut publié aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, tandis que la version démo ne parut qu'au Royaume-Uni. Mais le vrai succès de Sultans Of Swing fut en 1979. Ce single réussira à se hisser au sommet des charts américains et britanniques, et par conséquent, ce succès permit aux membres de la formation originelle, Mark Knopfler au chant et à la lead guitar, David Knopfler, à la guitare rythmique, John Illsley à la basse, et Pick Withers à la batterie, d'enregistrer l'album éponyme (Sultans Of Swing). Le succès est immédiat ! Alors qu'en 1979, c'est la folie furieuse de la musique disco qui fait tourner la tête de la planète comme sa boule à facettes de dance floors avec des tubes de Ami Stewart, Donna Summer, Patrick Hernandez, Village People, ou encore Rod Stewart. Et malgré aussi, la nouvelle sensation, invasion britannique, une sorte du revival du swinging London (Cream, The Who, Yard Birds, Beatles, The Rolling Stones…) emmené par la déferlante punk des Sex Pistols(God Save The Queen, EMI Unlimted Edition, Anarchy In The U.K..) et The Clash( London Calling, Rock The Casbah, The Guns Of Brixton…).
Tablature des matières
Une success story ! Pris en sandwich entre deux sons leaders, disco et punk, Sultans Of Swing a réussi le prodige de faire la différence, creuser son trou et se forger un nom d'airain parmi la configuration musicale ambiante. Désormais, il fallait compter avec et sur Dire Straits. Une direction instrumentale et orchestrale magistralement goupillée par une éminence grise voire un « mastermind », le guitariste hors-pair aux fulgurances et autres riffs caractéristiques et « knopflériens ». Des riffs solid rock, larmoyants, cristallins, galvanisés et d'une grande brillance. C'est que la guitare Fender Telecaster de Mark Knopfler respire, transpire, expire, soupire, se gargarise, souffle et même elle exhale un zéphir. Le secret des riffs de Sultans Of Swing ? C'est que Mark Knopfler a jeté aux orties le conventionnel médiator pour gratter sur les six cordes. Il a décidé de jouer « bare hands » (mains nus) et de ne pas poser la paume de sa main sur la caisse de résonnance de sa guitare. Donc, du coup, nous avons un riff limpide, fluide et touche « archet de violon » improbable. L'histoire de Sultans Of Swing est celle de différents membres d'un groupe de jazz prolétaire qui veulent juste jouer leur musique dans un petit club de Londres, et qui se moquent bien de leur popularité. Un des joueurs (Guitar George) est en réalité le musicien George Borowski.
Les lyrics disent : « Tu frissonnes dans l'obscurité/Il pleut dans le parc mais entre-temps/ Au sud de la rivière tu t'arrêtes et toute chose est mise en suspens/ Un groupe joue Dixie en quatre temps/ Tu te sens bien dès que tu entends ce morceau de musique/Venir à l'intérieur à l'abri de la pluie pour entendre le jazz/ Tu constates que George le guitariste connaît tous les accords / Il sait jouer honky tonk de même que n'importe quoi d'autre/ Il réserve ça pour la nuit du vendredi /Nous sommes les Sultans du Swing… ». Pour les « mordus » de Dire Straits, the best part (le morceau de bravoure) est celui de Sultans Of Swing sur le double album Live Alchemy. Une version de 13 minutes… de pur bonheur avec un finish démentiel où Mark Knopfler « tricote » un riff supersonique. Ainsi que celle jouée lors du concert-tribute, à l'occasion du 70e anniversaire de Nelson Mandela, en 1988, avec en second couteau, Slow Hand (God) alias Eric Clapton. The hit (heat, chaleur) is on !


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