Les vacances sont la période bénie, tant attendue par les enfants. Elles sont synonymes de doux farniente et de temps libre consacré aux loisirs. Néanmoins, tous les enfants ne sont pas logés à la même enseigne, c'est du moins ce que nous avons constaté dans certains quartiers de la capitale qui grouillent de gamins à longueur de journée. Les plus chanceux d'entre eux jouent au football dans les artères de la ville, transformées pour la circonstance en stades. Deux poteaux tenus aléatoirement par quelques pierres en guise d'étayement, un ballon complètement usé, et c'est parti pour des matches qui ne se terminent que lorsque retentit la voix d'une vieille personne qui leur signifie de cesser le jeu sous peine de voir le vieux ballon coupé en morceaux. Pour les moins nantis, c'est le moment de « faire preuve de débrouillardise » en recourant au travail. Au lieu de se « revigorer » sur les cimes des montagnes ou sur les plages, ces enfants « offrent leurs bras frêles » dans la rue pour se prendre en charge pendant l'année scolaire, mais aussi pour aider leur famille par des rentrées d'argent qui sont les bienvenues. Ainsi les enfants travaillent comme gardiens de parkings, vendeurs à la sauvette, porteurs, etc. Les plus hardis s'aventurent sous un soleil de plomb sur les plages pour vendre, qui des beignets, qui des m'hadjeb. Redha, un enfant qui habite le bidonville des Ondines dans la localité d'Alger Plage, est vendeur saisonnier. Il sillonne à longueur de journée toutes les plages de la région, de Coco Plage à Tamentfoust, en passant par la Cigogne, la Frégate, les Ondines, etc. et propose à la vente des beignets. « Je dois aider mon père qui n'arrive pas à faire face aux dépenses familiales », assure l'enfant de 14 ans. Dans les stations de bus, des gamins d'à peine douze ou treize ans vendent des bouteilles d'eau minérale aux voyageurs, mais nombre d'entre eux se font chasser par les propriétaires des bus, il n'est pas rare également qu'ils se fassent tabasser par ces derniers, « j'essaye de vendre de l'eau minérale à l'intérieur des bus, mais ce n'est pas toujours facile, car les chauffeurs, ne nous laisse pas tous rentré dans les bus ». Cette situation renseigne sur le peu d'intérêt qu'accordent les pouvoirs publics à la prise en charge des enfants en période de vacances. Toutefois, la direction de la jeunesse, des sports et loisirs de la wilaya, a concocté un programme spécial pour l'occasion. « En plus des structures de la jeunesse qui redoublent d'efforts durant cette période, nous avons une multitude d'activités à proposer aux enfants, et ce, dans le cadre d'un programme spécial vacances », assure un responsable de la DJSL. Il s'agit dans ce contexte, de l'organisation, entre autres, de sorties en mer pour les enfants des quartiers défavorisés, et ce, dans le cadre du Plan bleu. Aussi il est question de faire bénéficier un plus grand nombre d'enfants dans le cadre d'une opération qui consiste à organiser des sorties pour une journée dans un centre de colonies de vacances, où les enfants pourront profiter de toutes les activités récréatives d'un séjour complet. En tout état de cause, les efforts fournis par les institutions étatiques qui ont la responsabilité d'offrir à cette frange de la société une prise en charge en termes de tourisme éducatif, restent largement en-deçà des besoins réels, il faut de ce fait impliquer les autres partenaires, notamment le mouvement associatif, qui bénéficie de subventions du fonds de wilaya et des APC.