Il est depuis longtemps déjà un des viviers les plus féconds du judo algérien en matière de formation des jeunes talents, mais aussi de pourvoyeur de champions des équipes nationales. C'est dans ce club de Beaulieu, Alger, qu'ont construit leurs armes nos médaillés internationaux, mondiaux, olympiques et paralympiques que sont Larbi Kamel, Amar Benyekhlef, Noura Mouloud, Ahmed Kebaïli, Abderrahmane Benamadi et Lies Bouyoucoub, pour ne citer que ceux-là. Le judo à El Harrach est une activité très prisée par les jeunes et moins jeunes. Ils sont nombreux les enfants en âge scolaire notamment qui le pratiquent. De cet engouement est née une tradition aujourd'hui bien ancrée qui, d'année en année, prend de l'essor. La saison sportive écoulée, le club avec des moyens limités a réalisé un palmarès exceptionnel. Les benjamins ont remporté le concours du jeune judoka et les minimes les championnats d'Algérie individuel et par équipe. Les cadets sont parvenus en finale de la Coupe d'Algérie et les espoirs (- 23 ans) ont glané, eux aussi, le titre de champion d'Algérie. Fait rare, l'équipe senior, en grande partie formée de jeunes espoirs, s'est classée cinquième au championnat d'Algérie avec une particularité d'être totalement constituée de disciples du cru. Sur le plan de la formation, 13 jeunes judokas ont été promus au grade de ceinture noire 1er dan. Dans les épreuves des individuels, ils sont 21 judokas à gravir les podiums nationaux et décrocher des médailles (7 or, 5 argent, 9 bronze). Sur le plan international, les jeunes de l'ex-Maison carrée ont remporté quatre médailles. La première médaille en vermeil a été remportée par Abderahim Bouchoukh aux récents championnats d'Afrique juniors de Dakar (Sénégal). Dans la même compétition, Abdelaziz Gaci obtient une médaille de bronze. Aux premiers Jeux africains de la jeunesse, qui ont eu lieu au Maroc en juillet dernier, Mohamed Dorkame et Houd Zordani ont obtenu respectivement une médaille d'argent et une autre de bronze. Il faut dire que la moisson a été des plus fastes et le mérite revient en grande partie à l'équipe dirigeante, mais aussi et surtout au staff technique du club qui ne ménage aucun effort pour prodiguer un enseignement et un entraînement de qualité. Le fruit de la stabilité Les entraîneurs ont pour noms, Houhou Menoubia, Laïd Moussa, Djamel Mabed, Mohamed Merioua, Hamid Chalal, Saïd Kouimia, Sid Ali Saïd et Idir Moussa. Pour les responsables du club, Laïd Moussa et Saïd Kouimia : « Les résultats obtenus sont le fruit de la stabilité des techniciens et des dirigeants. Tous les efforts des membres se complètent et font en sorte que les choses marchent bien. Mais un souci cependant nous taraude l'esprit, c'est celui de pouvoir garder à l'avenir nos meilleurs élèves au sein du club pour qu'ils puissent s'émanciper mieux dans leur milieu naturel. Ces deux dernières années, grâce notamment à de nouveaux partenaires que sont Bio Médic et la Compagnie algérienne d'assurances et de réassurance (CAAR), que nous remercions au passage pour leur soutien, nous avons réussi à freiner quelque peu l'exode de nos meilleurs judokas. » Manque de financement En effet, dans le sport algérien, il n'y a pas toujours un financement qui tient compte réellement des efforts effectués sur le terrain et des résultats obtenus par les groupements sportifs demandeurs de l'aide des pouvoirs publics. Il existe des clubs riches et des clubs pauvres. Ce sont les premiers qui tirent souvent profit. On n'arrive d'ailleurs pas à comprendre comment parviennent-ils à accaparer les efforts des seconds comme ça et sans contrepartie aucune. Pour les dirigeants du club qui avancent l'argument du devoir accompli de conclure : « Nous souhaitons que nos partenaires majeures, l'APC d'El Harrach et la direction de la jeunesse et des sports de la wilaya d'Alger, que nous remercions également, envisagent de revoir leur contribution à la hausse. Le club manque de tatamis et de kimonos. Il ne faut pas perdre de vue que lorsqu'on gagne, les exigences deviennent plus grandes et pour persévérer dans la même dynamique, il faut des moyens nouveaux. »