Les Palestiniens ont suivi avec tristesse les dernières heures et l'annonce officielle de la mort du pape Jean-Paul II. D'une part, par compassion avec leurs concitoyens catholiques, qui représentent une frange des chrétiens de Palestine, dont la plupart sont des orthodoxes ; d'autre part, pour les prises de position courageuses de cet homme qui s'est éteint à l'âge de 84 ans. Tous les palestiniens se souviennent des multiples rencontres du défunt président Yasser Arafat avec le Saint père et des incessants appels de ce dernier à un règlement juste de la question palestinienne. Il faut souligner que c'est le pape Jean-Paul II qui a reconnu l'olp comme représentant légitime du peuple palestinien. « Il nous manquera comme une figure religieuse éminente qui a consacré sa vie à la défense des valeurs de paix, de liberté et d'égalité », a déclaré le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Jean-Paul II « a défendu les droits des Palestiniens, leur liberté et leur indépendance », a-t-il ajouté. A Beit Lehm, ville natale du Christ en Cisjordanie, environ 150 fidèles, la plupart palestiniens, se sont retrouvés pour une messe spéciale. Sœur Mira Kasabreh, jeune religieuse de Beit Jalla, a expliqué : « Nous ressentons une grande tristesse, mais dans le même temps, nous savons que Dieu est avec notre pape. » Le maire - catholique - de la cité de Jésus, Hanna Nasser, qui avait rencontré Jean-Paul II à plusieurs reprises, a rappelé qu'il avait déclaré : « Nous avons besoin de ponts, pas de murs. » Au cours d'un voyage historique au Proche-Orient, où il a été le premier pape à fouler le sol d'une mosquée à Damas, en 2000, l'année du millénaire, Jean-Paul II s'était rendu en terre sainte. Il a visité la ville sainte d'El Qods que le Vatican refuse de reconnaître comme partie intégrante de la capitale israélienne, unifiée pour l'éternité, tel que le réclament les responsables israéliens. Les palestiniens ont l'espoir que le nouveau saint père ne déviera pas de la voie tracée par le pape Jean-Paul II.