La mobilisation en faveur de la libération du patriote de Guelma, Mohamed Gharbi Tounsi, s'intensifie depuis que la Cour suprême a rendu son verdict le condamnant à la peine de mort. Une pétition circule actuellement sur Internent – un des rares espaces des libertés qui subsistent encore – demandant la libération du condamné. Lancée par un groupe de citoyens, l'initiative a pris de l'ampleur. A peine une semaine après son lancement, elle est signée par plus de 1500 personnes, résidant en Algérie et à l'étranger. Alors que chez la famille dite révolutionnaire, c'est le silence radio. Aucune réaction da la part de l'Organisation nationale des moudjahidine, non moins celle des partis politiques, notamment ceux qui se disaient être du côté des patriotes et Groupes de légitime défense et qui ont appelé à la résistance citoyenne pendant les années de la lutte antiterroriste. Même les figures connues des rangs des patriotes semblent courber l'échine. De sa prison, Mohamed Gharbi Tounsi n'a pas encore entendu la voix des patriotes et de celle qui ont « sauvé la République » exprimer leur solidarité à un des leurs. Autres temps autre ton. Pas un chef patriote n'a daigné exprimer, ne serait-ce que sa consternation. Il est vrai que depuis la promulgation de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, le discours politique des tenants de la lutte « sans merci » contre le terrorisme a radicalement changé. Ce silence assourdissant de la famille historique et politique à laquelle appartient Mohamed Gharbi Tounsi sonne comme une fin de mission de cette catégorie d'Algériens qui avait pris les armes venant au secours de « la République ». Hormis, donc, l'indignation de ses proches amis, le patriote de Guelma peut compter sur la mobilisation des citoyens anonymes, tout simplement scandalisés de voir « un maquisard de la première heure et au crépuscule de sa vie » finir ses jours dans une prison. Cependant, si tous les recours judiciaires sont épuisés, il n'en demeure pas moins que Mohamed Gharbi pourrait éventuellement bénéficier d'une grâce amnistiante. Son avocat, Abderrahmane Boutamine, a estimé que « l'acte pour lequel a été condamné Gharbi Mohamed Tounsi ne doit pas être dissocié de son statut de membre des Groupes de légitime défense » et « l'absolution des personnes condamnées pour crimes qualifiés par la loi d'actes terroristes ou de subversion, doit être étendue à ceux des patriotes, à l'instar de Gharbi Mohamed-Tounsi, qui ont été exposés aux agressions et aux actes terroristes et de subversion de façon continue et sous des formes diverses, directes et indirectes ».