Le marché risque de connaître de sérieux dysfonctionnements durant le mois sacré du Ramadhan. D'ores et déjà, deux produits de large consommation, en l'occurrence le pain et le lait, manquent sur les étals et, lorsqu'ils sont disponibles, ils sont vite raflés par les consommateurs. Pire, certains commerçants n'écartent pas une pénurie de ces denrées si une solution urgente n'est pas trouvée aux problèmes que rencontrent les patrons boulangers et les distributeurs du lait en sachet. Pour la première corporation, le dérèglement est dû, surtout, à la fermeture de certaines boulangeries pour différentes raisons ainsi qu'à l'absence d'une main-d'œuvre qualifiée et à l'augmentation des frais d'exploitation. C'est du moins l'explication avancée par les boulangers pour justifier une telle situation ; mais comment expliquer la présence du pain, d'une manière régulière, sur les trottoirs de la ville et non sur les étals de la boulangerie ? En ce qui concerne le lait, dont la production se fait au niveau de la wilaya voisine d'Aïn Defla, les perturbations sont attribuées plutôt aux fournisseurs concernés (une laiterie publique et une autre privée). Des engagements non respectés D'après certains distributeurs locaux, les gestionnaires de ces complexes ne respectent pas leurs engagements en matière de prix et des quantités commandées. « Ils nous imposent des quotas limités avec une marge bénéficiaire réduite, ce qui ne nous permet pas de faire face à la demande sans cesse croissante durant le mois sacré » nous a déclaré l'un d'eux. A défaut donc d'une disponibilité suffisante de cette marchandise, les consommateurs devraient se rabattre, pour certains, sur la semoule et le lait en poudre, dont les prix sont hors de portée des bourses moyennes. C'est le cas aussi pour les fruits, les légumes et les viandes blanches et rouges, qui sont devenus quasiment inabordables pour les citoyens. A l'instar des années précédentes, les tenants du circuit imposent leur diktat en l'absence des services de contrôle. La pomme de terre, dont des quantités importantes sont stockées dans des chambres froides, coûte pas moins de 40 et 45 DA le kilo, alors que le poulet, qui est largement disponible dans les abattoirs, est cédé à plus de 280 DA.