L'instruction n°18 du 21 juin 2020 émanent de la direction générale des services de la santé et de la réforme hospitalière, relative à l'actualisation de la conduite thérapeutique des cas atteints de la Covid19 n'a pas laissé indifférents les professionnels de la santé ou du moins ceux qui ont eu l'opportunité de la lire à Guelma. Même le DSP de la wilaya s'est abstenu de faire la moindre déclaration à ce sujet malgré notre insistance. Le document en question, dont El Watan détient une copie, est très clair concernant les personnes répondant à la définition des cas suspects. «À moins d'une décision d'hospitalisation laissée à la seule appréciation du médecin traitant, dans l'attente des résultats de la RT-PCR (test en temps covid-19) ces cas seront confinés à domicile ou sur des sites destinés pour cela». lit-on dans le document. Ainsi à défaut de ce fameux test, un kit de dépistage, n'étant pas mis à la disposition de cette frange de la population, tout cas suspect sera confiné à domicile avec le risque d'être un porteur asymptomatique. «Mais comment le savoir ?», s'interrogent de nombreux citoyens à Guelma. Et même en cas de forte suspicion de la part du médecin traitant, un scanner est obligatoire pour pouvoir accéder au protocole de prise en charge. Mais contre toute attente, le mot scanner n'apparaît pas dans l'instruction du 21 juin. «Les patients sont orientés pour un scanner ici à Guelma. Pour vous dire que ce n'est pas à la portée de tout le monde de débourser 10 000 DA pour le faire. La détresse des plus démunis a atteint son paroxysme», nous- dit-on. Ainsi, chez les cas asymptomatiques confirmés, soumis toujours à l'appréciation du médecin traitant, c'est le parcours du combattant. Le patient sera suivi avec un traitement spécifique, conduit à titre ambulatoire vers l'hôpital de jour après s'être assuré de l'absence de contre-indication et avoir pratiqué un ECG. Bien évidemment, le sort des porteurs de virus non déclarés, ceux-là mêmes qui constituent à ce jour une réelle menace fait réagir à Guelma. «Si les kits de dépistage rapide ne sont pas mis à la disposition du grand public ou du moins systématisés dans les structures de santé pour ceux qui s'y présentent, la circonscription de cette pandémie va sans nul doute nous échapper», nous déclare un médecin du secteur public.